Le grand chelem pour les présidents de région sortants après un second tour apathique

Aurélien Hélias

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Le grand chelem pour les présidents de région sortants après un second tour apathique

Régionales 2021, deuxième tour

Une participation à peine plus forte qu'au premier tour n'a pas permis aux outsiders de renverser la dynamique du premier tour... et du mandat écoulé : tous les présidents de région sortants sont reconduits en métropole. La droite conserve ses sept régions, la gauche les cinq qu'elle détenait et le Rassemblement national échoue, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur. La République en marche ne décroche non seulement aucune région mais se contentera également d'une place minoritaire dans les oppositions.

Pour décrocher de nouvelles régions, le Rassemblement national comptait sur un sursaut de mobilisation de ses sympathisants, la gauche sur l'union de ses différentes composantes au deuxième tour, la droite sur l'effet repoussoir des alliances rose-vert-rouge : il n'en a rien été. Au soir du deuxième tour, marqué par une abstention abyssale bien qu'un point inférieure à celle du premier tour (65,7 % contre 66,7 % le 20 juin), la carte de France apparait exactement la même qu'à la veille du premier tour, avec pour chaque région une tête d'affiche identique.

La droite et le centre conservent leurs sept régions

La droite et ses alliés du centre conservent ainsi leurs sept régions : Xavier Bertrand l’emporte dans les Hauts-de-France avec 53 % des voix face au RN Sébastien Chenu (25,6 %) et à la liste d'union de la gauche menée par Karima Delli (22%), qui peut toutefois se targuer de ramener la gauche dans les rangs de l'assemblée délibérante.

Laurent Wauquiez l'emporte de près de 22 points en Auvergne-Rhône-Alpes devant l'écologiste Fabienne Grébert (55,3 % à 33,4 %). La liste RN d'Andréa Kotarac plafonne à 11 % des voix.

En Ile-de-France, l'addition des scores des trois listes de gauche ayant fusionné avec à leur tête le Vert Julien Bayou (33,9 %) n'a pas suffi pour déloger Valérie Pécresse de la tête de l'exécutif francilien, elle qui obtient 45,1 % des voix. Le RN Jordan Bardella  est loin derrière, à 11,8 %.

Dans le Grand Est, le président LR Jean Rottner l'emporte aisément avec 39 % des voix devant le RN Laurent Jacobelli  (27 %). La liste de gauche conduite par Eliane Romani n'a convaincu que 21 % des votants.

Un temps inquiétée, la présidente LR sortante des Pays-de-la-Loire Christelle Morançais l’emporte avec 46,3 % des voix contre 34,6 % à la liste d'union de la gauche conduite par Matthieu Orphelin.

Seule région à abriter un duel, Provence-Alpes-Côte d'Azur a décidé de reconduire le LR Renaud Muselier avec 57, 3 % des voix contre 42,7 % à son adversaire RN Thierry Mariani. Comme lors du précédent mandat, Paca abritera une opposition monolithique, 100 % RN.

En Normandie, l'UDI Hervé Morin conserve aisément sa présidence en Normandie avec 44 % des voix, 24 points devant la liste d'Union de la Gauche de Mélanie Boulanger (26 %) et le RN Nicolas Bay (20 %).

La gauche campe aussi sur ses positions

A l'image de la droite, la gauche conserve les régions qu'elle détenait, cinq en tout.

Elle est la présidente sortante la mieux élue en métropole : Carole Delga se succède à elle-même en Occitanie avec plus de 57 % des voix, loin devant le RN Jean-Paul Garraud (24 %) et la liste LR menée par Aurélien Pradié (18 %).

Son voisin en Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset l'emporte avec plus de 39 % des voix devant la RN Edwige Diaz (19 %), l’écologiste Nicolas Thierry (14 %), le LR Nicolas Florian (14 %) et la ministre LREM Geneviève Darrieussecq (13 %).

En Centre-Val de Loire, le président sortant François Bonneau qui avait fusionné sa liste avec celle EELV-LFI de Charles Fourrier est sorti vainqueur avec 38,5 % des suffrages devant la liste RN d'Aleksandar Nikolic et celle divers droite de Nicolas Forissier, près de 23 % chacune.

En Bourgogne-Franche-Comté, la PS Marie-Guite Dufay l'emporte avec plus de 42,% soit 18 points devant la liste LR de Gilles Platret (24%), la liste RN de Julien Odoul finissant troisième (23%).

Seul bémol pour la gauche : le président PS de Bretagne Loïg Chesnais-Girard sortant décroche certes la première place avec 30 % des voix, mais cet étiage devrait être insuffisant pour décrocher la majorité absolue. La liste LR d'Isabelle Le Callennec arrive seconde (22 %), la liste EELV de Claire Desmares-Poirrier troisième (20%) , le LREM Thierry Burlot plafonnant à 15 %.

La Corse reste aux mains des autonomistes

Enfin, en Corse, le président autonomiste sortant du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni se succèdera à lui-même grâce à ses plus de 39 % des voix, sept points devant le maire divers droite d’Ajaccio, Laurent Marcangeli (32 %).

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