Le dispositif de péréquation est-il pertinent ? Question posée à...

Charles-Eric Lemaignen, président délégué de l'AdCF,
Jacques Pélissard, président de l'AMF,
et Michel Destot, président de l'AMGVF.
Propos recueillis par Xavier Brivet en mai 2011

Charles-Eric Lemaignen,
président délégué de l'AdCF, président de la communauté d'agglomération d'Orléans (45)

"Il est capital d'installer le dispositif dès 2012"

"Je suis satisfait, car cela n'était pas gagné d'avance. Dès lors que la péréquation se traduit dans les faits, il y a des contributeurs et des bénéficiaires, et les relations se tendent, a fortiori dans un contexte budgétaire très contraint. Les sommes ne sont pas considérables, le dispositif ne permettra pas de résoudre tous les écarts de richesse tout de suite. Mais il est capital de l'installer dès 2012. Le fonds montera progressivement en charge. Imposer des sommes trop élevées aurait sapé toute tentative de solidarité financière.
Les associations sont convenues d'un prélèvement par strates démographiques pour tenir compte des charges de centralité et ne pas faire porter l'effort sur les seules grandes villes, et d'un reversement sans strate, à partir d'un critère synthétique, opéré par l'intercommunalité."
AdCF,
Assemblée des communautés de France

Jacques Pélissard,
président de l'AMF, député-maire de Lons-le-Saunier (39)

"Je souhaite des simulations précises"

"Les propositions arrêtées par le Comité de finances locales me paraissent équilibrées. Le comité stratégique qui regroupe, sous l'égide de l'AMF, les associations du bloc local insiste sur la nécessité d'obtenir des simulations sur les seuils et niveaux de prélèvement, progressif ou non. Les sommes peuvent paraître modestes. Mais en l'absence de données stabilisées et exhaustives, je préfère que la montée en puissance du dispositif soit guidée par un principe de prudence. Je serai également très vigilant sur les dotations de péréquation verticales versées par l'Etat. J'espère qu'il ne sera pas tenté de les réduire en estimant que la péréquation horizontale prend le relais. Le gouvernement confirme un gel des dotations. Mais gel ne signifie pas diminution des concours aux collectivités."
AMF, Association des maires de France

Michel Destot,
président de l'AMGVF, député-maire de Grenoble (38)

"Il faut tenir compte des charges de centralité"

" Nous sommes parvenus au sein du CFL à maintenir le principe de strates démographiques pour le prélèvement et le reversement des sommes. Ceci permettra de tenir compte des charges de centralité des grandes villes et de leurs agglomérations, mais aussi de leur écart de richesse : contrairement à une idée reçue, une ville très peuplée n'est pas forcément une commune riche, n'en déplaise aux représentants des petites villes. En dépit du gel de ses dotations aux collectivités, l'Etat nous a garanti qu'il ne réduira pas ses dotations de péréquation . Nous resterons vigilants sur ce point car sans le maintien de la dotation de solidarité urbaine, notamment, les inégalités se creuseront davantage."
AMGVF, Association des maires de grandes villes de France


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