Centre aquatique d'Arras : le choix du renouvelable
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Régime minceur sans efforts pour le centre aquatique. En optant pour un chauffage aux eaux usées, il réduit spectaculairement sa consommation de gaz. L’opération, gratuite pour la collectivité, devrait en outre permettre au glouton équipement de réduire de 60 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES).
« Nous essayons d'amorcer la transition énergétique et de réduire nos émissions de GES partout où c'est possible. Pour l'Aquarena c'est en discutant avec Veolia (lire encadré ci-dessous), notre délégataire pour la gestion des eaux usées, que nous avons trouvé une solution d'approvisionnement en énergie renouvelable », explique le président de la communauté urbaine d'Arras (CUA), Philippe Rapeneau.
Le centre aquatique inauguré en juin 2012 a la chance d'être situé à moins de 50 mètres d'un gros collecteur d'eaux usées qui renvoie ces dernières vers la station d'épuration (step) située à 1 km à vol d'oiseau.
Consommations réduites, hiver comme été
« Il aura fallu environ 6 mois de travaux pour dévier les eaux du bassin d'orage vers une pompe à chaleur eau/eau, située dans le centre de balnéothérapie. Le dispositif sera finalisé fin juin. L'utilisation de gaz ne sera alors nécessaire que lorsque la température extérieure passera en dessous de 4 °C », détaille le directeur des services techniques de la CUA, Gaëtan Lechantoux. Les calories extraites des eaux usées vont ainsi réduire les consommations de gaz de 55 % en hiver et de 100 % en été.
Les 600 000 euros d'investissement nécessaires à l'installation d'Energido, la solution technique développée par Veolia Eau (voir encadré), ont été financés par l'Ademe à hauteur de 40 % et le reste par Artois eau, la filiale de Veolia eau détentrice du marché des eaux usées de la CUA. « Dalkia, qui exploite le système de chauffage de l’Aquarena, va payer à Artois Eau un loyer équivalent à l'économie réalisée sur la facture de gaz, ce qui remboursera leur investissement », se félicite Philippe Rapeneau très satisfait de cette cure offerte d'amaigrissement de la consommation d'énergie fossile.
Energido de Veolia répond à Degrés bleus de Suez
Energido, le procédé de Veolia développé avec Dalkia et la Sade et testé en grand en 2012 répond à Degrés Bleus, la technique de valorisation des eaux usées lancée avec succès par Suez Environnement. Le premier « Degrés bleus » a été installé en 2010, au centre aquatique de Levallois (120 kW) et a depuis été installé dans de nombreux établissements publics. La technique de Suez Environnement utilise pour les échanges de chaleur une plaque en inox plongée dans la canalisation d'eaux usées. Energido est, elle, basée sur une configuration déportée. C'est le contact entre une dérivation de la canalisation d’eaux usées et une canalisation contenant le fluide caloporteur qui permet l'échange thermique.