Laïcité et petites villes : le pragmatisme tranquille des maires

Denis Solignac
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Beaulieu - 18/06/2015 08h:19

Bonjour, Comment est-il possible de considérer 180 petites villes comme représentatives de l'ensemble des villes de cette taille ? Alors que le sondage ne porte que sur 180 villes (puisque les résultats ne sont basés que les réponses données), il est inquiétant de constater que les résultats indiquent que la loi et le principe de laIcité n'est pas respecté par au moins 13% des maires répondant qui prêtent des salles municipales pour l'exercice d'un culte.... Un des gros problèmes vis à vis de la laïcité en France, c'est que beaucoup la perçoivent comme un principe à géométrie variable suivant les villes et bien entendu suivant les religions concernées.Il serait temps de mettre en oeuvre un vrai Code de la Laîcité, plus clair et plus précis de celui de 2004, de manière à bien définir les contours de ce qui est permis et ce qui est interdit. Le vivre ensemble passe toujours par des règles claires.

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Laïcité et petites villes : le pragmatisme tranquille des maires

Mairie de Milly-la-Forêt

© Flickr-CC-Reverchon

L’application du principe de laïcité, de fait, ne pose pratiquement pas de problème aux élus des petites villes. Leurs obligations sont bien comprises, ce qui ne les empêche pas d’agir avec pragmatisme, selon une enquête menée par l’Association des petites villes de France (APVF).

Bonne connaissance et respect du principe de laïcité et pragmatisme : c’est un panorama apaisé qu’offrent les petites villes sur la laïcité et le vivre-ensemble. Bien loin des débats houleux portés par les politiques nationaux.

Qu’il s’agisse de repas, de signes confessionnels, de demandes de salles… les maires de petites villes rencontrent rarement des difficultés. C’est ce qui ressort des 180 réponses obtenues par l’Association des petites villes de France (APVF) à l’occasion d’une enquête menée entre février et avril dernier. Soit, après les attentats de janvier.

Le repas n’est pas un « marqueur »
Certains voulaient faire des repas des enfants un marqueur de la laïcité : la majorité des petites villes (67%) propose une alternative lorsque la consommation d’un plat est prohibée par des pratiques confessionnelles. Et ils sont autant à vouloir poursuivre cette pratique.

Le port de signes confessionnels est pratiquement un non-sujet : 11% des élus seuls ont été confronté à ce problème, alors qu’ils sont 82% à exiger la neutralité confessionnelle de la part des enfants.

Signe religieux : ne pas décourager le parent bénévole
Mais ils sont en même temps pragmatiques : afin de ne pas décourager des parents bénévoles pour les sorties scolaires près de 33% acceptent le port de signe religieux de leur part. Il est vrai, rappelle un éclairage juridique de l’APVF, les parents, en tant qu’usager d’une structure publique, ne sont soumis à aucun obligation de neutralité et que la jurisprudence n’est pas claire en ce qui concerne les sorties scolaires.

Guère de soucis du côté des agents municipaux. A 96%, les maires n’ont eu ni demande d’adaptation de l’emploi du temps ni n’ont constaté le port de signes religieux.

Location de salle, non. Carré confessionnel, oui
Les maires, de leur côté, ont bien compris leurs obligations. Ainsi, ils sont 87% à refuser le prêt de salles pour l’exercice d’un culte. Le droit le leur interdit, en effet. Alors qu’ils pourraient le faire si la mise à disposition n’est ni gratuite, ni pérenne.

Il est vrai que les demandes sont relativement rares : seuls 28% des maires en ont reçues. Aucun d'entre eux ne participe financièrement à la construction d’un lieu de culte. Et, profitant de la tolérance, voire de l’encouragement, des pouvoirs publics sur le sujet, 57% acceptent la création d’un carré confessionnel dans leur cimetière. Au total, 22,4% des maires disposent d’un tel carré dans leur cimetière municipal.

Autre sujet qui a défrayé la chronique : l’installation de crèches de Noël dans la mairie ou un bâtiment public il doit il y avoir des papiers en ligne sur ce sujet. La réalité, dans les petites villes est simple : plus de 94 % des maires s’en abstiennent. Ils sont cependant 66% à participer à des événements organisés à l’occasion de fêtes religieuses.

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