AMF ELECTION PRESIDENTIELLE BAROIN
© Cédric Lecocq
En charge de mener la campagne des législatives pour Les Républicains, François Baroin présentait le 10 mai le programme du parti, allié à l’UDI. Pour convaincre les électeurs les 11 et 18 juin, le programme du candidat Fillon est édulcoré, notamment sur la suppression des postes de fonctionnaires, mais renforcé sur le chapitre de l’aménagement des territoires ruraux.
Les leçons chiffrées des deux tours de l’élection présidentielle ont donc été tirées par le parti Les Républicains à l’heure d’officialiser son programme, commun avec les centristes de l’UDI, pour les élections législatives à venir. Alors que le vote des métropoles semble majoritairement promis aux candidats de La République en marche, si on en croit la répartition du vote au scrutin présidentiel, la campagne menée par François Baroin cible clairement les petites communes, bourgs ruraux et villes moyennes, dont une partie non négligeable s’était tournée vers un bulletin Marine Le Pen.
Si la revalorisation des territoires ruraux faisait déjà l’objet d’un chapitre du programme de l’ancien Premier ministre, la plateforme LR-UDI le développe plus encore, souhaitant « rompre avec les déclassements », que constituerait notamment « l’abandon de la ruralité, de nos outre-mers ».
Moratoire sur les fermetures des services publics
« Fracture territoriale », « inégalité territoriale insupportable »… La droite enfourche la thèse du pays coupé en deux : « Il ne peut y avoir d’un côté la France des métropoles et de l’autre la France périurbaine et rurale. Nous rétablirons un équilibre entre aires urbaines à forte concentration d’emplois, d’infrastructures et de services, et les zones rurales ». Et pour ce faire, annonce « une loi de programmation pour la ruralité et les territoires », à l’image de ce qui a été fait pour l’Anru. « Pour chaque euro investi dans la ville, nous investirons un euro dans la ruralité ».
Autre idée lancée : « un moratoire sur la fermeture des services publics en milieu rural, jusqu’à la création d’une agence de rénovation rurale et territoriale ». Peu avare d'argent public, ce chapitre promet « la généralisation de l’accès au numérique et à la fibre sur tout notre territoire ».
Fonctionnaires : l’inflexion qui ne rassure pas la FPT
L’autre grande inflexion qui pourrait toucher les territoires, c’est celle de la révision à la baisse du nombre de postes de fonctionnaires que le parti Les Républicains veut supprimer. Alors que François Fillon avait fait de la suppression de 500 000 postes sur la durée du quinquennat un marqueur de sa campagne, le programme pour les législatives révise cet objectif « à 300 000 emplois publics sur le quinquennat avec pour objectif une baisse de 500 000 postes d’ici 7 ans ». « Sans réduire le personnel soignant hospitalier et les effectifs de sécurité », précise le document. La fonction publique d’Etat et plus encore la fonction publique territoriale seraient donc les plus impactées.
Autre annonce : « Dans un souci d’équité avec le secteur privé, nous introduirons deux jours de carence dans la fonction publique », est-il ajouté. Supprimé sous le quinquennat Hollande, le jour de carence devait être rétabli en cas d’arrivée à l’Elysée de François Fillon. Ce serait finalement double peine pour les fonctionnaires.
Par ailleurs, le programme LR prévoit toujours, à l’image de celui du candidat Fillon, 100 milliards d’euros d’économies au total sur la dépense publique « pour la ramener à 50 % du PIB ».
Autonomie financière et démocratie participative locales
Enfin, parmi les différentes propositions pouvant impacter le secteur public local, on peut relever :
- le souhait d’une « France décentralisée dans laquelle l’État donne une plus grande liberté et une véritable autonomie financière aux collectivités territoriales », sans qu’il soit toutefois précisé par quels moyens,
- la réorientation du « système des emplois aidés vers les petites et moyennes entreprises, et non plus vers les collectivités publiques »,
- « l’ajustement des règles et normes aux réalités des territoires en donnant un pouvoir d’adaptation aux acteurs locaux,
- et une dose démocratie participative locale, les candidats Les Républicains souhaitant associer « les citoyens aux décisions publiques qui les concernent, grâce au référendum, y compris numérique, et aux consultations nationales et locales ».