La précarité du statut et l’insuffisante reconnaissance de l’expérience sujets d’inquiétude – notre enquête 2014

Le collaborateur de cabinet face aux conditions de « carrière », dans le contexte forcément limité du mandat.

La rémunération

La variété des modes de rémunération du colcab ne semble pas porter préjudice au montant du salaire versé par la collectivité : le revenu n’arrive qu’en troisième priorité (17%) des évolutions jugées nécessaires. Si la quasi-majorité (94%) a un salaire fixe, celui-ci est souvent complété d’une allocation de régime indemnitaire (36%), d’une prime (33%), d’une indemnité (26%), d’un supplément familial (24%).

Une hétérogénéité à laquelle semblent s’être habitués les colcabs, d’autant que 45% gagnent plus de 3 000 euros nets par mois et 35% entre 2 000 et 3 000 euros.

Les conditions de l’activité

En revanche, les modalités de cessation d’activité (démission, rupture du contrat) sont à améliorer d’urgence pour 32% d’entre eux, d’autant qu’une faible minorité (18%) est en CDI. Les contrats plus précaires (33% de CDD et 43% d’arrêtés de nomination) dominent.

La validation des acquis de l’expérience (VAE) constitue la seconde priorité : un signe supplémentaire de la précarité de la fonction… mais aussi de la conception que se fait chaque colcab de cette expérience professionnelle, que 73% d’entre eux considèrent comme une simple étape à « valoriser ultérieurement dans leur vie professionnelle », quand seuls 16% voudraient en faire une activité à vie.

Toutefois, formation (33%) et rémunération (29%) sont deux écrasantes priorités pour les colcabs des plus petites communes.

Par ailleurs, seuls 15% disent cumuler avec une autre activité (le plus souvent dans la formation), une faible proportion à lier avec le temps nécessaire pour assumer la fonction de colcab : 31% disent y passer 8 à 10 heures par jour, 38% 10 à 12 heures, et même 25% plus de 12 heures quotidiennes !

A noter enfin que les restrictions budgétaires, les attentes croissantes des élus, la défiance des administrés, les compétences techniques demandées et la complexification juridique des tâches amènent 48% des colcabs (contre 28%) à considérer qu’il est plus difficile qu’en 2008 d’assurer leur fonction.

« Un contractuel sans contrat »
« Ce qui définit principalement le collaborateur de cabinet est l’incertitude sur son avenir. Quoi qu’il arrive, en fin de mandat, la fonction cesse au bout d’un mois. Il n’a droit à une indemnité de licenciement et aux cotisations chômage que depuis 2005. Le colcab est un contractuel de la fonction publique sans contrat car il est embauché par arrêté. C’est Gaston Defferre qui, avec le décret de 1984, a permis la création des cabinets dans la territoriale, sur le modèle de l’exécutif. Les colcabs sont choisis sans aucune obligation, ni de diplôme, ni d’âge, ni de formation. C’est le fait du prince. »
Alexandre Mora, président de l’Association des collaborateurs de cabinet des collectivités territoriales (Collcab)

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