Comme le rappelle Marie-Josée Roig, député-maire d'Avignon, l'un des objectifs de la réforme des périmètres intercommunaux est d'entraîner des économies d'échelle. Cet objectif est-il réalisable ? Christophe Sirugue, député-maire de Chalon-sur-Saône, n'en est pas convaincu. Tandis que Pierre Jarlier, sénateur-maire de Saint-Flour, souligne "le double impératif de mutualisation".
La nouvelle carte intercommunale sera-t-elle source d'économies, et permettra-t-elle de rationaliser l'action publique locale ? Le Courrier des maires a posé la question à trois élus locaux.
« La rationalisation ne sera pas automatique »
Christophe Sirugue, député-maire de Chalon-sur-Saône (71) et président de la communauté d’agglomération du Grand Chalon
« Je ne suis pas convaincu que la réforme des périmètres aboutisse à des économies d’échelle et à une rationalisation de l’action publique locale. Certains territoires auront pris à bras-le-corps la problématique des services publics, s’interrogeant sur la manière dont on doit rendre le service et sur la possibilité de mutualiser l’action; d’autres, où l’évolution n’est pas naturelle, devront passer d’abord certains paliers.
Tout juste peut-on espérer que la réforme aura amené certains territoires à s’interroger sur les enjeux de leur organisation.
Ce qui est certain, c’est que chaque intercommunalité devra réviser son pacte financier et fiscal avec les communes, tant la mécanique financière intercommunale est impactée par le biais des périmètres, des compétences et des évolutions législatives. »
« Oui, à l’échelle du bassin de vie »
Marie-José Roig, députée-maire d’Avignon (84) et présidente de la communauté d’agglomération du Grand Avignon
« Oui. C’est bien l’un des objectifs ! Nous réfléchissons à la mutualisation de services fonctionnels et opérationnels, à la mise en place d’une plateforme commune des marchés publics et de groupements de commande.
L’enjeu en matière de déplacements est essentiel pour travailler à l’échelle d’un territoire correspondant à un bassin de vie et aux habitudes de déplacements des habitants.
Dans un objectif de rationalisation et d’efficacité des transports en commun, nous travaillons sur un réseau unique et global qui couvrirait l’ensemble de la nouvelle intercommunalité, se substituant à plusieurs réseaux existants. Des économies d’échelle seront aussi réalisées au travers de nos grandes compétences, comme l’eau et l’assainissement, et ce, quel que soit le mode de gestion. »
« Un double impératif de mutualisation »
Pierre Jarlier, sénateur-maire de Saint-Flour (Cantal) et président de la communauté de communes du Pays de Saint-Flour (15)
« J’en suis convaincu. Les élus sont confrontés à une double nécessité: répondre à la demande de plus en plus pressante de leur population de leur offrir des services de proximité de qualité et en même temps économiser les moyens pour y parvenir.
C’est ce double impératif qui va conduire naturellement à redessiner les périmètres pour que chaque communauté se renforce et atteigne une taille critique suffisante.
La nécessité de réaliser des économies d’échelle va conduire les élus à mutualiser les moyens entre les communes centres et les intercommunalités, qu’il s’agisse des services techniques, administratifs ou informatiques. Dans la période de contrainte budgétaire actuelle, la mise en commun des moyens est indispensable, notamment pour éviter des hausses de la fiscalité locale. »
Propos recueillis par Aurélien Hélias, journaliste,
chef de rubrique du "Courrier des maires et des élus locaux"
PETIT - 10/06/2013 13h:59
Nous venons de fusionner au 1er janvier ; Nous perdons des compétences qui retournent aux communes et les impots augmentent :ça c'est du concret ! vive les fusions ! Hugues PETIT ( maire de Bernardvillé 67140 )
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