La fréquentation des transports publics progresse, mais la voiture reste plébiscitée

Nathalie Da Cruz
La fréquentation des transports publics progresse, mais la voiture reste plébiscitée

Transports publics et voiture

© Adobe/Christian Müller

Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), l'Union des transporteurs publics et ferroviaires (UTP) a publié le 27 novembre les résultats 2018 son observatoire de la mobilité. L'utilisation du transport public gagne un peu de terrain, mais l'usage de la voiture reste dominant, en particulier dans les « zones blanches » de mobilité remises sur le devant de la scène par le mouvement des « Gilets jaunes ».

Quand bien même l'UTP évoque « un panel représentatif de la population française », on peut regretter que seuls des habitants d'agglos de 50 000 habitants et plus aient été sondés et que leur nombre soit limité à... 1500. Ainsi, à Toulouse, seulement 71 personnes ont répondu, et 58 à Lille et à Nantes... Les résultats sont donc à prendre avec un certain recul.

Toutefois, quelques grandes lignes sont à retenir, en comparaison avec les années précédentes, où le panel était également restreint. L'usage des transports publics continue à grignoter des points : 70 % des sondés les utilisent « régulièrement », contre 67 % en 2015.

Un choix guidé, en premier lieu, par le caractère pratique des transports ; ensuite, par des raisons économiques, puis par nécessité. Le motif écologique n'arrive qu'en quatrième position.

Pour 25 % des sondés, les transports sont « nécessaires », soit parce qu'ils n'ont pas de voiture, soit parce que les trajets domicile-travail sont trop longs, soit parce qu'ils ne peuvent garer leur véhicule sur le lieu de destination.

Moins de 5000 communes desservies

La loi Notre a étendu les bassins de vie et, partant, les « ressorts territoriaux » - anciens « périmètres de transport urbain ». Conséquence : « plus de 73 % de l'ensemble des Français ont accès à un réseau de transport public, c'est-à-dire qu'ils disposent d'un arrêt dans leur commune », indique l'UTP.

Entre 2014 et 2016, en dehors de l'Ile-de-France, la superficie des territoires irrigués a crû de 25 %. Pour autant, la population desservie n'a, elle, augmenté que de 2 %... La raison ? De mauvais choix d'urbanisation et un étalement urbain toujours favorable à la voiture. « Entre 1991 et 2007, le nombre de voitures immatriculées a légèrement augmenté (+ 5000 unités) », souligne l'UTP.

Appréciation erronée des coûts

Le budget moyen d'une voiture en 2017 était de 6000 euros par an (+ 3 % par rapport à l'année précédente). Un abonnement mensuel à un réseau de transport est d'environ 35 euros. Et pourtant, 30 % des sondés estiment que le coût des déplacements en transport augmente plus que celui des trajets en voiture.

Il reste qu'environ 18 millions de Français n'ont pas accès aux réseaux de transport. Et seulement 4098 communes sont desservies sur un total de 35200, soit à peine 12%....

Nous voilà au cœur du sujet : les « zones blanches » en matière de mobilité, oubliées de l'enquête de l'UTP... qui représentent pourtant 80 % du territoire français et au cœur du mouvement des « Gilets-jaunes ». Pour Thierry Mallet, président de l'UTP, « le projet de loi d'orientation des mobilités (LOM) offre un cadre juridique pour que les Autorités organisatrices de la mobilité puissent dialoguer avec des opérateurs et associations proposant des services adaptés aux zones peu denses : vélo électrique, covoiturage, plates-formes de mobilité... ». Reste à voir si ces dispositions, pour l'heure un peu floues, seront précisées après leur passage au Parlement.

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