Patrick Labaune, président du conseil départemental de la Drôme
© CG Drôme
Le département vient de lancer un dispositif pour encourager le bénévolat des allocataires du RSA que son service insertion met en relation avec un tissu de 1 600 associations. Entretien avec le président (LR) du conseil départemental, Patrick Labaune.
Courrierdesmaires.fr. Vous mettez en place un dispositif de bénévolat des bénéficiaires du RSA. Est-ce assimilable au projet du Haut-Rhin ?
Patrick Labaune. Le problème de mon collègue du Haut-Rhin, peu importe s'il a raison ou pas sur le fond, c'est que son projet est illégal. Il ne peut pas le faire.
Le mien est différent. Nous avons recensé environ 1 600 associations dans le département, qu'elles soient caritatives, sportives, culturelles ou autres, qui seraient susceptibles d'accueillir des bénéficiaires du RSA pour que ces derniers puissent retrouver la vie sociale, un lien social voire le monde du travail. Ils feraient le nombre d'heures qu'ils souhaitent.
Quels sont vos objectifs ?
P. L. Nous comptons environ 14 000 allocataires du RSA dans la Drôme. Il s'agit de les aider à sortir de l'isolement, de faire en sorte qu'ils se sentent utiles en valorisant leur implication dans la vie sociale et collective et si possible de les ramener vers l'emploi.
Et puis, dans un contexte très difficile pour elles, ce n'est pas l'objectif initial, mais ça peut-être l'occasion de trouver de nouveaux bénévoles pour les associations.
D'où est venue cette idée ?
P. L. Je visitais la banque alimentaire de la Drôme quand j'ai rencontré une femme qui faisait du bénévolat. Elle était allocataire mais elles se sentait tellement inutile chez elle qu'elle venait deux ou trois fois par semaine aider l'association. Et quatre mois après, elle trouvait un job. Ça a été un déclic, sachant que je suis un partisan de ce que j'appelle le « gagnant-gagnant social ».
Lorsque j'étais maire de Valence, j'avais mis en place en 2001-2002 une bourse municipale pour les étudiants issus de familles défavorisées. Mais il fallait légalement une contrepartie. D'où le contrat municipal étudiant dans lequel les jeunes s'engagent à travailler 15 jours par an dans les services municipaux. Environ 250 étudiants en bénéficient chaque année.
Le département prend aussi en charge le coût de l'assurance, qui pouvait être un frein pour les associations.
L'encadrement de bénéficiaires qui sont des personnes fragilisées ne s'improvise pas.
P. L. Non. Et d'ailleurs, il peut y avoir a priori une sorte de rejet à l'idée d'accueillir un bénéficiaire. Nous savons très bien chez nous qu'il y a des allocataires du RSA avec lesquels il y a bien d'autres problématiques à régler avant de penser à une activité.
Là, nous pensons que le bénévolat pourra être un tremplin pour certains allocataires qui, au lieu de rester chez eux et d'attendre retrouveront une vie sociale plus normale.
Comment fonctionne le dispositif ?
P. L. Les associations prennent contact avec le service insertion du département pour énumérer leurs besoins, qui assure la mise en relation avec les allocataires. Le département prend aussi en charge le coût de l'assurance, qui pouvait être un frein pour les associations.
Après une petite expérimentation avec quelques associations, cela démarre lentement depuis la mi-janvier, mais cela démarre. Nous affinerons le projet au fur et à mesure.
Juan - 21/10/2016 10h:07
C'est du n'importe quoi je suis bénéficiaire du RSA je ne peux pas travailler car j'ai de graves soucis de santé, je voulais faire un contrat sur une recherche d'un emploi bénévole au sein du association de la Drôme, et au contraire mon référent RSA m'infantilise, me harcèle moralement c'est lui qui à fait mon contrat plus que mon choix personnel sur faire un dossier aah et etc....
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