La drôle de guerre

Aurélien Hélias
La drôle de guerre

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Une ennemi invisible mais de plus en plus mortel, observé depuis des foyers transformés pour certains en lieux de travail individuels confinés, le tout après un dernier rendez-vous "public", le premier tour des municipales, qui fait chaque jour un peu plus polémique... La "drôle de guerre" contre le coronavirus ne fait que débuter.

«Nous sommes en guerre. » Répétée six fois par Emmanuel Macron le 16 mars, cette phrase est rentrée dans la tête de tous les Français. Il a tout de même fallu à l’exécutif, depuis, seriner inlassablement les consignes pour faire respecter le confinement malgré les beaux jours. La faute à un ennemi invisible, dont on réalise la dangerosité souvent quand il est trop tard. A ce titre, la polémique naissante sur la tenue du premier tour des municipales ne fait probablement que commencer. Il y a d’abord les interrogations légitimes sur la sincérité d’un scrutin dont les 20 points d’abstention supplémentaires par rapport à 2014 ne peuvent être que liés à la crise sanitaire.

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Périlleux scrutin. Le gouvernement se retranche derrière le feu vert donné alors par le conseil scientifique. Un avis bien utile, alors qu’il aurait été politiquement complexe d’annuler un scrutin moins de 48 heures avant sa tenue. En faisant pression sur l’exécutif pour maintenir coûte que coûte ce premier tour, les partis bien installés au niveau local n’ont pas fait preuve d’un grand sens des responsabilités.

Mais il y a plus grave encore : ce sont ces présidents de bureaux de vote, ces assesseurs, ces scrutateurs, qui sont de plus en plus nombreux à annoncer avoir été contaminés le 15 mars. Surprise : une grande partie témoigne des conditions sanitaires insuffisantes dans leur bureau de vote…

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Services essentiels. S’ouvre désormais une autre bataille pour les communes aux conseils municipaux heureusement prorogés ; la cohabitation de nouveaux élus et d’autres anciens n’aurait fait qu’ajouter davantage de confusion. A distance, avec des services amputés d’une partie de leurs agents, il faut aux municipalités assurer les services publics locaux essentiels et aux exécutifs des plus petites communes un minimum de lien social et de soutien aux plus fragiles, défi grandissant à mesure que le confinement perdure.

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