Trolleybus, transport
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L'érosion constante de ses recettes commerciales met le transport public urbain en difficulté. Pour s'en sortir, l'Union des transports public préconise une montée en gamme de l'offre, qui permettrait une augmentation des tarifs.
Les voyageurs contribuent de moins au moins au fonctionnement des réseaux de transport public urbain. Une tendance dangereuse pour la pérennité de l’offre, dénonce l’Union des transports publics (UTP) qui publie, le 6 octobre, un document détaillant les évolutions des principaux indicateurs économiques dans son secteur, pour 2004-2014.
Baisse de la recette par voyage
Les indicateurs ne sont pas bons. Chaque année, la recette par voyage diminue. Elle était de 54 centimes en 2004. Elle n’est plus que de 47 centimes en 2014. Or la qualité de l’offre, elle, ne cesse d’augmenter.
Alors que les tarifs des autres services publics ont augmenté en moyenne de 21% à 60% durant la même période, le prix des transports ne suit même pas la courbe de l’inflation.
Stagnation du plein tarif
Comment expliquer cette situation ? La gratuité ne peut être mise en cause, elle concerne trop peu de voyageurs (12,6%).
En revanche, le nombre de voyages à tarif plein stagne ou régresse et leur prix unitaire, qui a augmenté en valeur nominale (de 1,05 € en 2004 à 1,22 € en 2014) a baissé en réalité de 0,4% en valeur absolue. Même chose pour l’abonnement, en baisse de 0,2%.
Accumulation des avantages
La diversité des modes de vie, et donc de la mobilité, a poussé les autorités organisatrices à diversifier les tarifications, en particulier pour ceux qui ne peuvent payer le plein tarif.
Or, les avantages nouveaux ont tendance à se superposer aux anciens, contribuant à une grande complexité et à des situations pas toujours justes. Ainsi, peu de réseaux ont remise en cause les avantages pour les seniors, alors que leur pouvoir d’achat est souvent supérieur à celui des actifs.
Cette tendance s’est accélérée en 2014, année électorale et de crise économique. D’où une absence de révision des prix, un nombre croissant de clients bénéficiaires des tarifs sociaux et un recours plus fréquent aux abonnements pour ceux qui n’ont pas de tarifs spéciaux. Or, il s’agit aussi de l’année durant laquelle la TVA est passé de 5,5% à 10%, sans répercussion sur les tarifs.
Chute des recettes commerciales
Conséquence de ces évolutions : les recettes commerciales couvrent moins de 31% des coûts d’exploitation (10 points de moins en 10 ans). La différence venant des impôts locaux et versement transport.
Pourtant, plus que jamais, il faut investir dans les transports publics, congestion des villes et contraintes environnementales obligent.
Pour l’UTP, la solution, pour maintenir l’attractivité du transport public est non la baisse des tarifs, mais la montée en gamme de l’offre. Fréquence de passage, information des voyageurs sont efficaces pour faire admettre une hausse des prix.