Une opinion globalement positive de l’intercommunalité et de son action locale, mais une méconnaissance par les citoyens de son fonctionnement et de ses représentants: c’est ce qui ressort du sondage qui doit être dévoilé par l’AdCF le 3 octobre à Montpellier, à l’occasion de sa convention annuelle. Et si l’interco est encore perçue comme un facteur de hausse de la fiscalité locale, les électeurs n’en attendent pas moins que leur communauté intervienne, comme leur commune, sur un large panel de politiques publiques.
A six mois des municipales — et par conséquent également des élections des conseillers communautaires — l’Assemblée des communautés de France (AdCF) a souhaité mesurer ((Sondage Ifop réalisé du 4 au 6 septembre 2013 auprès d’un échantillon de 1 001 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne.)) le degré de connaissance de l’outil intercommunal par les citoyens.
Sur ce plan, l’association peut être satisfaite : 73 % des sondés disent savoir si leur commune fait partie d’un EPCI. Or ce chiffre est sans nul doute appelé à augmenter dans les années à venir, avec la résorption programmée des zones non couvertes par un EPCI, l’introduction du fléchage aux élections communautaires et plus largement la montée en compétences de chaque niveau d’intercommunalité.
Un président peu connu, des élus communautaires distants
En revanche, les élus communautaires ont davantage de souci à se faire… Notamment le premier d’entre eux, à la tête de l’exécutif intercommunal, puisque seuls 46 % des administrés savent qui préside leur communauté. D’où une large majorité (93 %) se montrant favorable à ce que les candidats à la présidence de l’interco « se déclarent clairement avant les élections locales ».
Autre élément inquiétant en termes de démocratie locale : ils sont 59 % à estimer que l’intercommunalité « tend à éloigner les élus des citoyens ». Un constat qui ne semble pas définitif puisque, à l’approche des élections de mars 2014 et son nouveau mode de scrutin par fléchage pour les communes de plus de 1 000 habitants, une large majorité (93%) juge utile « une campagne d’information pour mieux expliquer le fonctionnement et les enjeux » de leur communauté.
Bonne note pour les services publics, carton rouge pour la fiscalité
L’institut de sondage Ifop a par ailleurs soumis une série d’opinions courantes sur l’intercommunalité aux « interviewés ». Ces derniers les approuvent majoritairement… que les assertions sur le fait communautaire soient flatteuses ou non.
Ainsi, l’intercommunalité peut s’enorgueillir :
- de « mettre en commun les moyens des communes autour d’un projet de développement cohérent » (pour 85 % des sondés),
- d’offrir de nouveau services et équipements aux habitants (80 %),
- « d’adapter la gestion publique à l’évolution des modes de vie des habitants » (68 %),
- ou encore de renforcer la solidarité financière entre commues riches et communes pauvres (65 %).
En revanche, les hérauts de l’intercommunalité regretteront que les sondés jugent l’intercommunalité à l’origine :
- d’une hausse des impôts locaux (73%),
- et d’une complexification de la gestion locale (69%).
Les engagements des candidats devront être exhaustifs !
L’AdCF a sondé les électeurs sur les thèmes qui guideraient leur vote, que ce soit pour la mairie ou pour l’EPCI. D’où il résulte que tous les thèmes proposés guideront les citoyens locaux au moment de glisser leurs bulletins dans l’urne ! Si le développement économique (93 %), la qualité des services de proximité (91%) et les choix d’urbanisme (87 %) montent sur le podium, la politique sportive (!), pourtant bonne dernière, est jugée « très importante » ou « assez importante » par 56 % des sondés. Que les candidats à la mairie comme à l’intercommunalité soient prévenus : tout leur programme sera décortiqué…
La 24e Convention nationale de l’intercommunalité a lieu jeudi 3 et vendredi 4 octobre 2013 au Corum, esplanade Charles de Gaulle, à Montpellier. Elle a été précédée, le 2 octobre, de l’assemblée générale de l’AdCF. Télécharger le programme