Illustration du dessinateur Clod publiée à l'occasion d'un dossier sur la place des métropoles et autres communautés de communes dans les municipales 2020.
© Clod (dessinateur)
Attention, les communautés de communes, communautés d’agglomérations et métropoles sont attaquées de tous les côtés ! Certes, les critiques visant les intercommunalités demeurent assez silencieuses et ne dépassent que rarement les cercles d’initiés. Mais le front contre les EPCI à fiscalité propre s’élargit au fil du temps… Au mécontentement quasi-historique de certains maires et sénateurs ruraux fustigeant les intercommunalités XXL rendues responsables de tous leurs problèmes, sont venues s’ajouter ces dernières années une myriade d’autres voix critiques. Citadins, Cour des comptes, élus communaux ou communautaires minoritaires, élues marginalisées par les exécutifs, Gilets jaunes, journalistes, militants – associatifs, environnementaux, partisans ou syndicaux –, société civile, think-tanks, universitaires, déploient à leur encontre des argumentaires et réquisitoires pour le moins variés.
Les uns déplorent les façons de décider, les modes d'élections ou les schémas de gouvernance interne propres aux intercommunalités ; les autres, les conséquences sociales et les effets pervers des politiques d'attractivité menées dans la plupart des métropoles et villes-centres. Sans oublier tous ceux qui pointent le recul de la parité dans ces instances supra-communales arbitrant des questions stratégiques à l’abri des regards citoyens, qui prédisent la mort annoncée de la commune, ou bien encore qui y voient un « laboratoire de la post-démocratie » condamnés à l’inefficience alors que le débat politique et public sur les enjeux locaux les plus structurants – inégalités sociales, logement, transition écologique – y est d'ordinaire réduit à portion congrue. Tout le monde ou presque a aujourd’hui une dent contre l’intercommunalité et son monde, pour des motifs composites donc, plus ou moins prégnants ou valables selon les contextes territoriaux, les horizons géographiques ou idéologiques de chacun.
Ce faisant, cet agrégat de contestataires pressent le (nécessaire) débat sur la finalité, le fonctionnement et le futur des agglomérations et autres métropoles. Le gouvernement a d’ailleurs fait de leur devenir un des thèmes des discussions qu’il espère nouer avec les principales associations d’élus, d’ici la fin du quinquennat 2022-2027, dans le cadre de l’« Agenda territorial ». Difficile de prédire quels axes compte-t-il embrasser à cette occasion, avec quel degré de différenciation, en sollicitant plutôt l’appui de l’AMF et l’AMRF ou bien d'Intercommunalités de France et France urbaine. Au moins l’exécutif a-t-il l’embarras du choix pour écrire sa partition…