L’interco, entre enthousiasme et résignation – notre Baromètre 2014

Critique ou simple constat ? 26 % des élus jugent que le développement de l’intercommunalité constitue un affaiblissement du rôle des politiques communales. Sans doute retrouve-t-on dans cette catégorie les 19 % de maires qui placent la réaffirmation de la commune comme réforme n°1 à mener…

Toujours est-il que l’interco est avant tout vue, par 41% (et même 48% des communes de moins de 5 000 habitants), sous un bon jour : celui d’un atout pour développer des politiques dans lesquelles les communes n’ont plus les ressources suffisantes.

Deux autres options placent aussi l’interco comme un outil presque logique, à même de pallier certaines insuffisances communales : 22% jugent qu’il s’agit d’une évolution institutionnelle inéluctable et 7% d’un outil pour réduire la dépense publique (seulement 20% et 3% dans les petites communes).

Une perte de pouvoir pour un élu sur trois
Pour un tiers des élus, l’intercommunalité continue à être synonyme de perte de pouvoir : 33% jugent ne pas peser sur le choix ou l’orientation des politiques de leur EPCI. Et les primo-élus de 2014 sont encore moins optimistes sur leur pouvoir d’influence : 44% désespèrent de pouvoir réorienter le programme intercommunal, contre les 30% d’élus expérimentés qui estiment ne pas ou peu peser.

En revanche, pas de clivage selon les strates de collectivités : les petites communes (moins de 5 000 habitants) sont même plus nombreuses (67%) que les grandes et moyennes (+ de 20 000 habitants, 62%) à estimer peser sur leur interco.

Peu d’allant pour une démocratie intercommunale directe
A noter que la démocratisation de l’intercommunalité, au-delà du récent suffrage direct par fléchage, bien accueilli par une majorité, ne fait partie des trois priorités de réformes que pour 26% des maires.

Un faible pourcentage, toutefois en progression de 8 points par rapport en 2013, progression portée par les primo-élus (32%) face aux élus plus expérimentés, moins allants sur une démocratie intercommunale directe (24%).

Considérez-vous que le développement de l’intercommunalité constitue… ? (en %)

La réaction de Marc Fesneau, président de la CC Beauce et Forêt (Loir-er-Cher)

« Des élus lucides sur l’interco »

« Les élus apparaissent lucides et pragmatiques sur l’interco, vue comme inéluctable, mais sous l’angle positif d’une échelle pertinente pour réaliser des projets dans un contexte budgétaire difficile. Nombre de mes collègues le disent : ils ne peuvent plus réaliser grand-chose au niveau communal. La volonté de réaffirmer la commune n’est pas contradictoire : les maires veulent savoir quelle place on leur donne dans le champ démocratique, au-delà du rôle de fantassins de la République qui ne suffit plus. L’adhésion majoritaire, qui peut étonner, au suffrage direct pour les élus des EPCI montre aussi que l’interco s’impose d’elle-même. »

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