L’étoffe des villes : 37 variations urbaines

Martine Kis

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Un petit ouvrage poétique et didactique, qui en dit plus sur la ville, son histoire, sa fabrication, son fonctionnement… que bien des gros traités.

Voici un petit ouvrage tout à fait atypique. Qui d’une façon poétique, visuelle et rigoureuse en même temps, constitue une belle introduction à ce qu’est la ville et les politiques urbaines en mouvement. Pas de jargon urbanistique, mais une série de strophes en prose, représentant la vie de la ville, de sa naissance à sa mutation.

Chacune des 37 étapes, réparties en scènes et en actes, est illustrée par une vision cartographique originale de la ville. Le tout permet de déambuler, de concept en concept, à travers l’histoire de la ville, de ses services, avec parfois de saisissant raccourcis :

« L’eau courant et les égouts
développés jadis par la richesse romaine
réapparurent au XIXe siècle.
Ces intestins de nos villes assainirent les rues,
chassèrent le choléra et le typhus,
et annoncèrent l’exode rural. »

Ou, comment passer des égouts romains à l’exode rural en un paragraphe, dans la scène intitulée « Rive »...

La vie sur les marchés
Avec un vrai talent de plume, Sylvain Coquerel, architecte et urbaniste, fait entendre la vie sur les marchés, ressentir le trouble de la découverte d’un raccourci secret, éprouver l’accélération d’un univers « redressé à l’équerre et au cordeau ».

Le résultat est, grâce à des regards en coin, le portrait d’une ville, de toutes les villes qui, toujours en mouvement, sont propices à la vie, malgré tous les efforts pour les ranger, les ordonner, les cantonner.

Ce qui n’empêche pas Sylvain Coquerel, qui a été aussi conseiller municipal en Bretagne, de rappeler que la ville doit combiner organisation et respect de son environnement :

« Il ne s’agit pas de tracer des coulées vertes uniformes,
mais de coudre un chapelet,
alternant goulets et respirations, passages et amplitudes. »

L’ouvrage s’achève sur un appel à tous les habitants à se considérer comme « un peu responsables du gris que l’on décrit ».

Pourtant, montre-t-il, la beauté est partout, jusque dans des volets qui s’ouvrent le matin. La ville est aussi ce que notre regard en fait.

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