service public numerique
© Ville de Massy
La numérisation des services publics n'est pas sans poser question sur leur accessibilité aux publics les plus fragiles, modestes et/ou âgés. De quoi justifier une certaine retenue dans la numérisation à marche forcée? En rien, a répondu le ministère de l'Intérieur à une question posée par un parlementaire. L'exécutif mise davantage sur la médiation et l'accompagnement des usagers.
A l’heure de la dématérialisation des services publics, « la généralisation d’internet pose de très sérieuses difficultés aux personnes âgées vivant seules ». Le député (UDI) du Bas-Rhin, Antoine Herth, en a acquis la certitude lorsque ses collaborateurs lui ont raconté le cas d’une citoyenne de plus de 80 ans s’étant vue imposer de prendre un rendez-vous par internet pour renouveler son permis de conduire à la sous-préfecture. Mais le ministère de l’Intérieur ne semble pas avoir encore pris conscience de l’ampleur du phénomène. Dans leur réponse, les services de Gérard Collomb insistent sur la mise en place de près de 300 « points numériques » dans les préfectures et sous-préfectures. Des médiateurs y fournissent un accès simplifié aux « populations touchées par la fracture numérique - raisons technologiques, géographiques ou culturelles - que peuvent être les personnes âgées ».
Autres dispositifs évoqués : l’accès aux téléprocédures du ministère de l’Intérieur dans les maisons de services au public (MSAP), ainsi que la mise en place récente d’un serveur vocal interactif destiné aux usagers les plus fragiles. En soi, la place Beauvau s’inscrit dans l’ère du temps à l’heure où le gouvernement insiste sur la nécessaire « transformation du service public » et son irrémédiable adaptation aux flux démographiques, notamment à l’exode urbain dont sont victimes les territoires ruraux.
A noter toutefois que le secrétariat d’Etat au numérique semble, pour sa part, conscient des difficultés d’accès au numérique d’une dizaine de millions de Français. Alors que les élus ruraux doutent de la durabilité des mesures prises en compensation de la fermeture de guichets, à l’instar des permanences dans les MSAP qui ne s’avèrent pas toujours pérennes dans le temps, une stratégie nationale pour un numérique inclusif sera arrêtée en mars 2018. Charge ensuite aux départements de la décliner d’ici l’été prochain via des schémas recensant les parcours d’accompagnement et de formation au numérique.
Alain - 06/03/2019 18h:31
Bonjour, Exemple de passage au numérique qui aboutit à une régression des services pour les citoyens: celui des pensions de l'état retraitesdeletat.gouv.fr- L'envoi d'un bulletin de pension mensuel a été remplacé par un seul envoi annuel: celui de janvier et il est impossible de télécharger les autres mois (comment justifier de nos revenus ?) - Si on a besoin d'une assistance (un vrai dialogue) il faut appeler un n° payant difficile à trouver: le 0 810 103 335 - Si on rempli un formulaire et qu'on a la chance d'avoir une réponse par mail: C'est un mail anonyme auquel il est impossible de répondre ( adresse mail du type ne_pas_repondre@dgfip.finances.gouv.fr) - Nulle part sur le site il est mentionné la possibilité de faire appel au médiateur ou au défenseur des droits (la recherche du mot "defenseur" ne donne rien) Il ne faut pas s'étonner si une majorité de citoyens est mécontente de la numérisation des services Bon courage
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