L'économie circulaire en actes

Chauffer avec les déchets de bois

Saint-Secondin (86), 600 habitants

« Avec le bois sec récupéré sur nos déchèteries nous alimentons en totalité notre chaufferie bois en plaquette (160 t/an). En tenant compte du coût du broyage et de l’acheminement, cela représente 40 % d’économie, soit 22 000 € par an. Et cela économise les coûts d’enfouissement de ces déchets », se félicite le maire, Moïse Baudiffier. Ecole, cantine, maison de retraite, camping, vestiaires de foot sont ainsi chauffés depuis 2009 aux « recyclés ». « Nous avons tâtonné les deux premiers hivers pour mettre au point le broyage, mais désormais nous sommes rodés », dit le président de la CC du pays Gencéen qui précise que bientôt les déchets verts collectés seront transformés en granulés de bois.

Mobiliser le monde économique

Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, 4 038 000 habitants

« Le “Master plan” que nous avons lancé avec la CCI et l’économiste américain Jeremy Rifkin nous a permis d’obtenir l’écoute des entreprises et de chercher les solutions à mettre en place », estime Damien Carême, conseiller régional. Depuis des années, la région, qui porte encore les stigmates des révolutions industrielles, œuvre à fournir aux acteurs du territoire des outils leur permettant de prendre le virage de cette économie post-carbone. Elle finance de nombreux acteurs et projets dont Team², un pôle de compétitivité basé dans le bassin minier et spécialisé sur les technologies de recyclage, de valorisation des déchets et la recyclabilité des matières et matériaux.

Donner une seconde vie aux objets du « Grenier »

CC du pays de Locminé (56), 11 950 habitants

Réduction des déchets, augmentation du pouvoir d’achat, création d’emplois d’insertion, le tout pour un coût avoisinant zéro pour la collectivité. Ouverte fin 2011, avec deux autres collectivités, la recyclerie Le Grenier emploie un agent à temps plein qui gère 10 personnes en insertion pour trier les objets récupérés sur 5 déchèteries, les nettoyer, les réparer si nécessaire et les mettre en vente. « Le montage de la structure a généré peu de charges et nous avons bénéficié de nombreuses aides. Les coûts de fonctionnement sont couverts par la vente des objets », explique le président de la CC, Gérard Corrignan, qui ajoute que ces objets « détournés » – 47 tonnes en 2012 – réduisent également les coûts d’élimination des déchets.

Un lobbying du circulaire
Rassemblant des parlementaires, des collectivités, des entreprises, des ONG et des universités, l’Institut de l’économie circulaire travaille avec les ministères à la mise en place, avant 2017, d’une loi-cadre sur l’économie circulaire. L’institut surveille les textes de loi afin que les articles proposés ne soient pas antinomiques avec cette nouvelle approche. « Après 200 jours d’existence, nous avons 200 membres
et sommes submergés de demandes », constate son président, le député (EELV) François-Michel Lambert.