Un appel à rejeter la réforme territoriale à placarder dans toutes les communes de France, un ordre de mobilisation des maires contre le projet gouvernemental, des drapeaux à mettre en berne lors d’une date symbolique… l’AMRF n’a pas peur d’user de symboles guerriers et de références historiques pour dénoncer le projet de réorganisation territoriale du gouvernement, quitte à théâtraliser sa réaction.
[caption id="attachment_17645" align="alignleft" width="300"] L'AMRF invite les communes rurales à mettre leur drapeau en berne pour protester contre la réforme.[/caption]
L’approche du centenaire de l’ordre de mobilisation des soldats pour la Première Guerre mondiale et les récentes commémorations du Débarquement de 1944 semblent inspirer… les maires ruraux. D’humeur très belliqueuse, l’Association des maires ruraux de France a décidé de sonner la mobilisation contre la réforme territoriale « qui transférera loin de notre commune de nombreuses décisions qui vous concernent », vous, peuple de France…
Tous les symboles sont bons
Une initiative qui doit prendre deux formes : d’une part, un appel à tous les édiles partageant cette opinion « à mettre symboliquement en berne le drapeau de la mairie le mercredi 18 juin, jour de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres, pour manifester l’opposition au détricotage de la République ». Toute concordance de cet appel avec un autre 18 juin célèbre n’est évidemment pas fortuite…
D’autre part, un appel aux maires à diffuser par voie d’affichage dans leur commune une lettre d’information adressée à la population locale expliquant la position du conseil municipal. Argumentaire que fournit clés en mains l’association aux élus partageant sa position.
Un plaidoyer également « départementaliste »
Le texte se veut aussi solennel que l’ordre de mobilisation qui couvrit les panneaux d’affichage des communes il y a cent ans lorsque la France basculait dans le premier conflit mondial.
L’AMRF y dénonce tour à tour « la campagne mensongère menée au plus haut niveau pour faire croire à nos concitoyens qu’ils gagneraient à perdre leurs services publics locaux » et une réforme qui « affaiblirait considérablement le rôle du maire et des élus du conseil municipal en asséchant nos ressources et en transférant ailleurs, sans l’accord des élus, représentants du peuple, des compétences ».
Au-delà de l’avenir des communes, l’association tient à préserver aussi celui des départements, promis à la suppression en 2020, alors qu’il est « l’interlocuteur le plus direct des communes rurales grâce à son rôle en matière de soutien aux services publics de proximité », assure-t-elle. Un partenaire qu’il est impensable, selon les maires ruraux, de remplacer par la seule région, « lointaine, où siègent, du fait du mode de scrutin, des élus et une administration hors sol ».