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Après le mouvement des Gilets Jaunes, la pandémie de Covid-19 a de nouveau été l’occasion d’opposer schématiquement une « France périphérique », rurale et périurbaine, aux métropoles. Une partie du personnel politique et médiatique a alors livré un véritable réquisitoire contre les grandes villes mondialisées et autres capitales régionales ! En plus de favoriser le creusement des inégalités, Paris, Lyon ou Strasbourg seraient devenues de véritables nids à microbes… Les prémices d'un « exode urbain » décelé lors des différents confinements serait, lui, appelé à se prolonger.
Y voyant le signe annonciateur d’une nouvelle donne en matière d’aménagement du territoire, les édiles de villes petites et moyennes tentent de capitaliser sur ce regain d’attractivité pour rebondir. De leur côté, les élus des grandes métropoles se plaisent à faire leur aggiornamento et imaginent un avenir radieux pour le monde urbain grâce à un volontarisme politique retrouvé.
Une seule chose semble sûre : la conjugaison des crises environnementale, sociale et sanitaire à répétition pousse effectivement de plus en plus de décideurs à questionner la fabrique de la ville, de plus en plus de citadins à interroger leurs choix de vie. Mais la métamorphose des agglomérations de taille intermédiaire comme la mue des métropoles ne va pas de soi. Faute d’éléments tangibles, les conséquences territoriales de la crise sanitaire restent encore largement à écrire, Et les prophéties, que certains espèrent auto-réalisatrices, d'un exode urbain, restent à démontrer...