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Alors qu'Elisabeth Borne mène des « Rencontres Jeunesse de Matignon » dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) dédié à la jeunesse, où en est l'action publique en direction des 16-25 ans ? Il y a dix-huit mois, à l'été 2021, le gouvernement dégainait son plan « 1 jeune, 1 solution » à base de compensation de charges pour les employeurs embauchant des moins de 25 ans, 100 000 nouvelles formations qualifiantes, le retour des contrats aidés avec 60 000 « parcours emploi compétences », etc. A nouveau, c'est une solution essentiellement économique qui était adressée à cette classe d'âge en guise de réponse à tout.
Pourtant, les confinements les avaient durement touchés sur d'autres plans, social et psychologique, au regard d'une désocialisation prise de plein fouet. En cela, la crise sanitaire a mis au jour l'incapacité des pouvoirs publics à porter une politique globale à destination des 16-25 ans qui ne se borne pas à faciliter leur arrivée sur le marché de l'emploi. Lutte contre la précarité, mobilités, accès aux soins, au logement : les besoins sont nombreux, les dispositifs trop éparpillés, sclérosant des politiques en silos. Sans compter l'ancrage territorial limité de ces politiques, à l'image du plan « 1 jeune, 1 solution », et de dispositifs mêlant populations urbaines et rurales, et du manque de capacité à appréhender les jeunesses dans leur diversité, sociologique notamment.
Les collectivités prennent conscience de l'urgence mais pêchent encore par manque de coordination entre elles, de moyens ou parfois de volonté politique. Entre politique partagée par tous les niveaux d'administration locale et pilotage régional encore balbutiant, l'action publique en faveur de la jeunesse manque de coffre. La situation actuelle les incite pourtant à apporter à bâtir des politiques globales, tout entières dirigées vers la jeunesse et construites en consultant les bénéficiaires. Le seul moyen de se prémunir d'une « génération sacrifiée ».