Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est dit, le 16 janvier 2014, favorable à la "suppression des départements de la première couronne" parisienne, soit les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne.
"Je suis favorable à ce que l'on aille vers la suppression des départements de la première couronne : faire les communes, et la métropole", a laconiquement déclaré le Premier ministre sur France Inter, le 16 janvier. "On a besoin de métropoles et autour des métropoles, il faut simplifier". Le jour même, Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France (ADF), demandait "à être reçu dès que cela sera possible par Jean-Marc Ayrault".
Deux jours plus tôt, lors de sa conférence de presse semestrielle, François Hollande a proposé de s'inspirer de l'exemple de Lyon, dont la communauté urbaine exercera désormais, sur son périmètre, les compétences auparavant dévolues au conseil général, l'action sociale en tête.
La balle renvoyée au Parlement
Interrogé ensuite lors d'une visite officielle en Autriche, le Premier ministre a précisé ses propos sur ce sujet qui suscitait des réactions. "Un projet de loi se prépare, le deuxième du quinquennat, sur la décentralisation", a rappelé Jean-Marc Ayrault à Vienne. Cette future loi "va porter sur le renforcement du pouvoir des régions en allant très loin dans la décentralisation de certaines compétences", a-t-il ajouté. Et de citer, « à titre d'exemple", la suppression de ces départements pour simplifier un "mille-feuille" territorial qui ne s'avère, selon lui, "pas toujours efficace et surtout qui coûte cher".
"Je considère que pour l'avenir, c'est une bonne solution", que de supprimer ces départements, a redit le chef du gouvernement, plaidant pour une organisation "simple, lisible, efficace". Pour lui, un référendum n'est pas la bonne solution sur un "sujet aussi complexe". "Ca ne peut pas être une réponse par oui ou par non", a-t-il dit. "C'est au Parlement de faire un travail de fond et de trouver la bonne solution", a estimé l'ancien maire de Nantes.
Mesurer les conséquences
Se contentant de "prendre acte de la volonté du gouvernement d'ouvrir ce débat", Claudy Lebreton, estime, dans un communiqué, qu'il serait "périlleux d'envisager une telle évolution institutionnelle sans en mesurer toutes les conséquences". Il demande de d'abord mettre en place le Grand Paris et les autres métropoles, avant de passer à une nouvelle étape d'intégration. Il en va, selon le président de l'ADF, d'une mutualisation des services qui ne fragilise pas davantage le public concerné par les politiques départementales.