Jean Castex sur le plateau de France Info le 22 septembre 2020
© capture vod France Info
Alors que Toulouse et Montpellier ont rejoint les zones en état d'alerte maximale, le Premier ministre a prévenu que la dynamique actuelle laissait augurer des reconfinements localisés dans les métropoles. Un scénario noir qu'avait déjà envisagé le conseil scientifique dans sa dernière note du 22 septembre.
« Une course d’endurance », c’est par ces termes que Jean Castex a caractérisé lundi 12 septembre sur les ondes de France Info la lutte actuelle contre le fort regain de Covid-19, une deuxième vague qui n’en finit plus de prendre de l’ampleur. Et notamment fans les grandes villes, comme le montre le classement de Montpellier et de Toulouse dans les « zones d’alerte maximale », rejoignant ainsi Paris, les départements de la petite Couronne, Lyon, Bordeaux, Saint-Etienne, Grenoble et Lille. Et c’est justement sur ces grandes agglomérations que plane la menace d’un reconfinement localisé.
« J’ai dit à ces responsables de métropoles avec lesquels nous travaillons […] : nous prenons des mesures en fonction de la situation épidémique, pour une durée pour voir si elles sont efficaces. Mais il y a une exception : si dans cette période quinze jours, nous voyons que les indicateurs sanitaires se dégradent beaucoup, que les lits de réanimation se remplissent plus encore que prévu, nous pourrons prendre des mesures supplémentaires », a prévenu le Premier ministre. Et d’ajouter : « le reconfinement général doit être par tous les moyens évité, c'est possible si nous nous y mettons tous », tout en laissant la porte ouverte à des reconfinements locaux. « Rien ne doit être exclu », a asséné l’ancien maire de Prades.
Le conseil scientifique avait anticipé
Des reconfinements localisés, c’était justement le quatrième scénario envisagé par le conseil scientifique dans son dernier avis du 22 septembre. Celui, certes, le plus poussé : « Un ensemble de mesures fortes peuvent être envisagées pour contrôler l’épidémie et ses effets, tant en termes de mortalité évitable, de saturation du système de soins et d’impact plus général sur l’économie et la société ». Tout en évacuant lui aussi l’hypothèse d’un nouveau confinement généralisé – « pas souhaitable », l’aéropage scientifique qui conseille l’exécutif soulignait « l’intérêt d’un confinement territorial, que les métropoles doivent se tenir prêtes à mettre en œuvre en cas de nécessité ».
Autre possibilité invoquée : des couvre-feux, à l’image de ce qui a déjà eu lieu en Guyane. Ces mesures « peuvent être déclinées en tenant compte des territoires, des durées ainsi que des horaires retenus. A titre d’exemple, dans ce type d’option, il pourrait être envisagé de procéder à un couvre-feu pour une durée limitée par exemple de quinze jours dans un nombre limité de métropoles », suggérait ainsi le conseil scientifique.
Un conseil de défense avant la prise de parole d'Emmanuel Macron
Tout en concédant le caractère difficile de ce type de mesure au regard de la situation économique et du fait de sa faible acceptabilité sociale, le conseil scientifique semblait inciter le Gouvernement à prendre cette hypothèse très au sérieux : « s’il y a une nouvelle crise, ne pas avoir mis en place ces mesures serait sans doute reproché a posteriori », prévenait-il y a déjà près de trois semaines, alors que les chiffres se sont encore dégradés depuis. Et d'insister : « d’un point de vue sanitaire, ces mesures ont été efficaces dans le contrôle de la circulation du virus » et cette stratégie, « en favorisant un contrôle de la circulation du virus, a des effets positifs sur la mortalité liée au Covid-19 ».
Reste désormais à l’exécutif à trancher en fonction des prochains chiffres de mortalité, et plus encore d’occupation des lits de réanimation dans les hôpitaux et de taux de positivité des tests. La prochaine date-clé sera celle du mercredi 14 octobre, avec la tenue dans la journée d’un conseil de défense sur le coronavirus, suivi d’une intervention d’Emmanuel Macron à 20h sur le plateau de TF1 et de France 2.