Jean Castex, de la mairie de Prades à l'Agence nationale du Sport

David Picot

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2 commentaires

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isabelle dulac - 07/05/2020 09h:08

bonjour, juste une précision : Jean Castex est maire de Prades, dans les Pyrénées orientales... Cordialement, I.Dulac

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Aurélien Hélias - 07/05/2020 09h:20

Merci pour votre attention, coquille corrigée! La rédaction

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Jean Castex, de la mairie de Prades à l'Agence nationale du Sport

Jean Castex, maire de Prades (Pyrénées-Orientales)

© Ville de Prades

Demain sera officiellement installée l’Agence nationale du sport, symbole de la nouvelle gouvernance du sport français que veut instaurer l'exécutif. Une agence présidée par Jean Castex, le "Monsieur Jeux olympiques" de l'Etat qui a pour autre casquette celle de maire (LR) de Prades (Pyrénées-Orientales). Portrait de ce haut fonctionnaire dont le nom circula aussi avec insistance pour devenir ministre de l'Intérieur lors du remaniement gouvernemental d'octobre dernier...

Le casque de chantier blanc tranche dans le décor feutré de son vaste bureau, au premier étage de l’hôtel de Cassini, dans le VIIarrondissement de Paris. D’autant plus que Jean Castex, 53 ans, le port altier, revêt plus volontiers une double casquette : celle de haut fonctionnaire et celle d’élu local. Un grand écart confirmé depuis que le maire de Prades est délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques et président - « non exécutif » - de la nouvelle Agence nationale du sport, à partir de mars 2019.

Jean Castex a été nommé DIJOPP par décret, le 14 septembre 2017, au lendemain de l’attribution des JO de 2024 à Paris. Une surprise à l’époque, tant l’homme est aussi inconnu du grand public que du microcosme sportif.

Magistère financier. Propulsé au poste clé de metteur en scène des préparatifs olympiques, Jean Castex est au carrefour de l’impossible : entre Matignon, à qui il doit rendre des comptes en termes de calendrier et de budgets, les différents ministères à mobiliser, la Solideo ((Société de livraison des équipements olympiques et paralympiques.)) qui livrera les équipements olympiques, le comité d’organisation (COJO) et les élus locaux de Seine-Saint-Denis et d’ailleurs. « Ces fonctions nécessitent une bonne connaissance de l’appareil d’Etat, souligne-t-il. On a sans doute considéré que mes expériences antérieures m’y prédisposaient. » Référence directe à ce parcours de haut fonctionnaire entamé à l’ENA. A sa sortie en 1991, direction la Cour des comptes, sa « maison mère ». Il y sera auditeur, conseiller référendaire puis conseiller maître. Il préside également la chambre régionale des comptes d’Alsace (2001-2004) après un intermède au ministère des Affaires sociales où il occupe le poste de directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins entre 2004 et 2006.

« Là, j’ai beaucoup appris », reprend celui qui avait entre les mains le budget des dépenses de santé, pas moins de 90 milliards d’euros à l’époque. Il y découvre ce qu’il préfère aujourd’hui : « Manager, faire travailler des gens autour d’un projet. C’est le cas pour les JO, mais aussi dans ma commune. » Prades, en l’occurrence, 6 000 âmes, au cœur des Pyrénées-Orientales. Jean Castex y a été élu maire (LR) en 2008. Un sacré pari à l’époque pour celui qui est directeur de cabinet de Xavier Bertrand, ministre du travail.

Son étiquette de techno parisien est difficile à cacher, il se met alors à battre campagne. « Au début, le porte-à-porte n’était pas évident. Mais comme personne ne me connaissait… » Castex n’est en effet pas sur ses terres, mais sur celles de sa femme. Les siennes sont situées dans le Gers, à Vic-Fezensac, où son grand-père paternel fut maire entre 1971 et 1989. Il en a d’ailleurs conservé l’écharpe tricolore. Elu local ? « J’avais sans doute ça dans mes gènes. Mais je voulais surtout me rapprocher du terrain. » Le maire (PRG) de l’époque, le préfet Jean-François Denis, en place depuis 2001, ne l’a d’ailleurs pas vu venir. « Je ne le connaissais pas. » Les présentations sont tendues. Le scrutin de 2008 se termine devant le tribunal administratif qui valide l’élection de Castex pour… 12 voix !

Négociateur hors pair. Son premier chantier de maire est de renouer avec une communauté de communes du Confluent… rayée de la carte en Conseil d’Etat. « Je me suis retrouvé avec les maires qui avaient initié le recours fructueux et ceux qui l’avaient subi. Le premier travail a été d’apaiser, de faire en sorte que ces gens travaillent à nouveau ensemble. » Rompu aux négociations de longue haleine au ministère du travail, Jean Castex applique sa méthode : « Comprendre et analyser les attentes de chacun, discuter et trouver des points de sortie. » L’interco repart à trente au 1er  janvier 2009, avec le haut fonctionnaire à sa tête. « Il a l’art du compromis et de la pédagogie », glisse Yves Delcor, son premier adjoint avec qui le Gersois « s’est attaqué à la paupérisation du centre-ville de Prades, en y faisant venir des investisseurs et des bailleurs sociaux. C’est un homme brillant et rationnel comme peuvent l’être les énarques. Mais il a su rester proche du terrain ». Référence à ses deux années - entre 2010 et 2012 - passées à l’Elysée, au milieu de son premier mandat de maire.

Ministre putatif. De retour du palais, Jean Castex se présente aux législatives de 2012. Il est vaincu par Ségolène Neuville (PS). L’ancienne secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées le décrit comme « un opposant constructif dans un camp où il est une sorte de synthèse entre la droite et En Marche ». Toujours adhérent LR, Castex « n’est pas un militant actif. J’affiche mes convictions par respect pour les électeurs et électrices ». Lesquels l’ont réélu avec 70 % des suffrages en 2014, une proportion logiquement mise en en avant lorsque son interlocuteur lui demande s’il parvient à être présent à Prades. « Il sait surtout identifier les événements où il doit se montrer », constate Julien Baraillé, son adversaire local (PS) qui lui « reproche un excès de confiance, une forme d’assurance et parfois trop de certitudes. C’est sûr, il a de grandes ambitions politiques ».

« Il serait un excellent ministre », a déclaré Xavier Bertrand ((« L’Equipe », 13 septembre 2018.)). En octobre 2018, son nom a justement circulé pour remplacer le démissionnaire Gérard Collomb à l’Intérieur. « Aucun commentaire sur ce sujet », rétorque celui qui n’a pas « de modèle en politique ». Ou en tout cas, ne l’affiche pas. Histoire aussi de préserver ses deux casquettes un brin étanches.

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