© Patrice Terraz
Les chiffres sont têtus : 15 % de la population française aura plus de 75 ans en 2040, contre à peine 6 % il y a trente ans. Et avec ce vieillissement accéléré, une proportion tout aussi croissante d’âgés dépendants. Alors que la crise sanitaire comme les scandales de maltraitance dans les établissements Korian ou Orpéa ont révélé un modèle de prise en charge des personnes âgées à bout de souffle, il est plus que temps pour les responsables politiques de revoir le mode de fonctionnement des Ehpad privés comme publics, leur gouvernance, leur financement, leurs ressources humaines, etc. Ouvrir les portes de ces Ehpad, aussi, en promouvant des modèles plus inclusifs, à l’image de l’habitat intergénérationnel. Mais l’action des élus doit aller bien au-delà du seul bâti : aider les aidants, faire changer le regard sur les âgés, valoriser leur rôle dans la société et la place qu’on leur réserve dans la cité, à la ville comme à la campagne, refonder les politiques de prévention, structurer une politique de maintien à domicile digne de ce nom. En un mot, anticiper le grand vieillissement...