Hollande tribune CPER Limousin Limoges
© Présidence de la République
Dans un entretien accordé à la Gazette des communes, l’ancien président de la République vante les vertus des grandes régions et des intercommunalités issues de la loi « Notre ». L'ex-patron de la Corrèze se félicite pourtant aussi d'avoir in fine "épargné" le département, tout en taclant, au passage, son successeur Emmanuel Macron sur son manque de souffle décentralisateur et la fin des ressources propres des collectivités locales.
Pourquoi vous êtes-vous, au printemps 2014, attaqué au millefeuille territorial ?
C’était un gâteau que chaque président transmettait à son successeur, en l’ayant parfois surchargé… Il était devenu nécessaire de renforcer deux niveaux, les régions et les intercommunalités, dont nous avons revu les limites et rationalisé les compétences. De cette manière, nous avons donné aux régions une nouvelle dimension en matière d’aménagement du territoire et d’investissement, aux côtés des entreprises. C’était déjà le sens de la gestion des fonds européens qui leur avait été octroyée en début de mandature.
Lire aussi : Les coulisses de la Réforme territoriale racontées par François Hollande
Nous avons aussi agrandi les intercommunalités en fonction des bassins de vie, c’est-à-dire des populations qui résident dans une ville, travaillent dans une deuxième, envoient leurs enfants au collège ou au lycée dans une troisième et ont des activités sportives dans une quatrième.
N’avez-vous pas surtout conduit cette réforme pour donner des gages à Bruxelles, alors que les comptes publics étaient dans le rouge ?
Je n’ai agi sur aucune recommandation de quelque autorité européenne que ce soit. Mon projet était inspiré de mon expérience d’élu local. Je connais tous les échelons. J’ai été maire, président de communauté de communes et de département, vice-président de conseil régional…
Je savais que ces réformes seraient difficiles à mettre en œuvre et ne procureraient pas d’économies immédiatement. C’était une mauvaise présentation que de le prétendre. Dans toute administration, toute entreprise, des regroupements génèrent d’abord des coûts supplémentaires, avant de permettre de dégager des gains.
La baisse des concours financiers de l’Etat aux collectivités ne faisait-elle pas partie d’un package avec la réforme territoriale ?
Nous étions dans l’obligation de demander des efforts aux collectivités. C’eut été plus facile de mener cette réforme territoriale dans une période plus prospère où la question financière aurait été un élément de fluidité. Elle a été une contrainte. Mais nous avons fait en sorte que l’intégration plus forte des intercommunalités soit stimulée, que les métropoles disposent de davantage de ressources et que la péréquation soit assurée entre les départements.
Lire la suite sur le site de la Gazette des communes