François Bonneau
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François Bonneau (photo), Christian Estrosi, Jean-Yves Le Drian, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau et Gilles Simeoni : 6 présidents de conseil régional élus, le 18 décembre, dans les régions aux périmètres inchangés. Et même 10, en comptant les régions d’outre-mer. Déjà, les discours d’investiture dévoilent leurs agendas politiques. Chaque jour, "le Courrier des maires" vous fait découvrir ces nouveaux patrons de région. Aujourd’hui, zoom sur le président réélu de la région Centre Val-de-Loire : François Bonneau.
Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Corse, Ile-de-France, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) ont élu, le 18 décembre 2015, leurs présidents. A ces régions métropolitaines s’ajoutent les 4 d’outre-mer : Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane. Les autres régions éliront leurs patrons le 4 janvier 2016.
Si l’on excepte Jean-Yves Le Drian, qui a retrouvé en Bretagne un poste qu’il n’avait quitté en 2012 que du fait de son entrée au gouvernement, c’est le seul président sortant à avoir été réélu : le socialiste François Bonneau conserve la tête de l’exécutif en Centre-Val-de-Loire.
Deux commissions présidées par l’opposition
Guillaume Peltier était le candidat du groupe de droite, puisque le leader centriste de la liste LR-UDI Philippe Vigier avait décidé au lendemain de sa défaite de ne pas siéger. Il a obtenu les 20 voix de son groupe sur un total de 77 conseillers régionaux.
François Bonneau a d’ailleurs proposé au groupe d’opposition LR-UDI de présider deux des commissions de la région. Le nouveau patron de l’exécutif, lui, dispose d’une majorité de 40 sièges issus du groupe d’union de la gauche présidé par le député PS Jean-Patrick Gille.
Bravo @fbonneau réélu président de la région Centre Val de Loire #RCVL par la nouvelle Assemblee ! #timp pic.twitter.com/oELVkrAZ7F
— Jean-Patrick Gille (@jp_gille) 18 Décembre 2015
Vers des relations tendues avec les autres collectivités
Le second mandat de François Bonneau s’annonce difficile sur au moins un point : ses relations avec les 5 départements de la région, notoirement mauvaises. Car aux 3 départements déjà à droite avant mars 2015 (Eure-et-Loir, Loiret et Loir-et-Cher) se sont ajoutés le Cher et l'Indre-et-Loire, qui ont basculé dans l’escarcelle LR-UDI lors des élections départementales, il y a neuf mois. Les discussions sur d’éventuelles coopérations ou délégations de compétences de la région vers les départements s’annoncent serrées…
Même défi s’agissant des rapports de la région avec les principales agglomérations, dont 5 sur 6 sont dirigées par la droite : Bourges, Chartres, Châteauroux, Tours et Orléans. Seule Blois est dirigée par la gauche.
Un suivi transpartisan des politiques régionales
François Bonneau a pourtant assuré, lors de son discours d’investiture, que "la région conduira ses nouvelles responsabilités en lien étroit avec les autres collectivités : départements, agglomérations, communautés de communes aujourd’hui en formation, communes".
Et l’élu socialiste d’affirmer ce credo pour la gouvernance à venir : "La coconstruction des politiques de demain", qui "se traduira au sein des conférences territoriales de l’action publique, mais aussi à travers nos contrats de solidarité territoriale", notamment.
Je vous présente une partie de ma nouvelle équipe à la Région @RCValdeLoire pic.twitter.com/47ZEPR0FEb
— françois bonneau (@fbonneau) 19 Décembre 2015
Toujours en matière de gouvernance, le nouveau patron de l’exécutif veut "associer toutes les composantes"de l’assemblée régionale "en instaurant une conférence permanente des présidents de groupes réunis régulièrement pour initier ou suivre les principaux chantiers de l’action régionale".
Emploi : soutien à la formation, au BTP et à l’ESS
Pour son second mandat plein et entier, celui qui avait succédé dès 2007 à Michel Sapin, devenu député, a clairement fixé l’emploi comme "première et absolue priorité". Cette priorité se concrétisera par
- le soutien à l’innovation dans les PME, "doublé sur la durée du mandat" ;
- "un niveau élevé d’investissement pour soutenir le secteur du BTP actuellement en difficulté" ;
- le développement de l’emploi dans le tourisme, l’économie sociale et solidaire, "résolument accompagnée"
- et le soutien à l’emploi associatif.
Sans oublier un important volet formation et apprentissage : "Une garantie première qualification pour les jeunes sera créée afin qu’aucun ne soit sans qualification ; ainsi qu’une garantie formation qualifiante pour tous les demandeurs d’emploi", a-t-il annoncé. Le fonds réactif emploi-formation de la région sera porté dès le budget 2016 à 10 millions d’euros, contre 4 millions précédemment.
Une inflexion "rurale" des politiques régionales
Analysant les résultats du premier tour (le FN était arrivé largement en tête avec plus de 30 % des voix) comme l’expression d’une certaine "crainte du déclassement par les habitants des espaces ruraux", l’ancien élu de Montargis (Loiret) veut faire connaitre au "développement territorial de nouvelles avancées, avec l’ouverture de nouvelles lignes de TER et le soutien aux départements pour le déploiement du très haut débit sur tout le territoire d’ici 2020".
Dernier important volet de son programme : le soutien à la transition énergétique. François Bonneau veut faire de la région Centre-Val-de-Loire "la première pour la production d’énergies renouvelables" et développer "les actions éducatives et citoyennes en matière environnementale".
Le président de Centre-Val-de-Loire compte rendre gratuits les transports scolaires, "à compter de la prise en responsabilité de cette compétence par la région" et assure qu’il maintiendra le budget consacré à la culture.