Faut-il organiser toutes les élections locales le même jour ?

Soutra

Sujets relatifs :

, ,
1 commentaire

1 commentaire

Hauchecorne Bertrand - 04/10/2017 17h:15

Si on place toutes les élections locales en 2021, on aura la totale en 2027 avec 5 élections puisque nous aurons, si notre (Nos) président(s) de la république vont à terme, le cumul avec les présidentielles et les législatinves.

Répondre au commentaire | Signaler un abus

Faut-il organiser toutes les élections locales le même jour ?

Aux urnes, citoyens ?

© Fotolia

Si rien n'est officiel, l'exécutif pense sérieusement à reporter d'un an les municipales de 2020 pour mieux réunir les élections locales avec les scrutins régionaux et départementaux en 2021. Si le principe de mutualisation des scrutins séduit, les partisans de la réforme s’opposent sur l’idée d’une date unique. Et chacun d'avancer différentes pistes de révision du calendrier électoral, quitte à intégrer les élections européennes...

Article initialement publié dans Le Courrier des maires n°308, janvier 2017 et actualisé au 3 octobre 

« La succession d’élections en permanence provoque une paralysie institutionnelle et accentue la défiance des citoyens »

Yves Jégo, député (UDI), ex-maire de Montereau-Font-Yonne (Seine-et-Marne)

"Regrouper les élections régionales, départementales et locales ne me semble avoir que des avantages. Cela permet de limiter les dépenses d’organisation afférant aux scrutins et, en plus, il n’y aurait plus besoin de loi pour limiter les cumuls de mandats. Le frein psychologique du scrutin unique suffirait : difficile pour un élu de mener une campagne municipale et intercommunale de front avec les départementales ou les régionales…
Mêler les élections locales doperait aussi la participation aux élections départementales et régionales, généralement boudées par les électeurs pourtant attachés aux municipales et mobilisés à cette occasion. Sur le plan de l’action publique, la succession d’élections en permanence provoque une paralysie institutionnelle et accentue la défiance des citoyens. J’entends par là le « risque » accru de bascules collectives. Mais c’est déjà fortement le cas, puisque l’alternance est aujourd’hui quasi systématique. Ces dernières décennies, toutes les majorités gouvernementales ont perdu les élections intermédiaires locales… Les effets positifs d’une telle réforme, peu coûteuse et simple à mettre en œuvre, sont bien plus importants que ses effets négatifs."

« Les politiques publiques ne peuvent se construire seulement sur la base d’un vote sanction »

Bruno Belin, président (LR) du conseil départemental de la Vienne

"Mieux vaudrait privilégier un « calendrier électoral à trois temps ». L’idée serait de conserver l’enchaînement de la présidentielle et des législatives, socle du quinquennat, et d’associer le scrutin régional aux élections européennes. Il s’agit de deux scrutins de liste à la proportionnelle, donnant lieu à des votes partisans et relatifs à des compétences partagées, tel que l’aménagement du territoire. Les élections municipales avec fléchage communautaire pourraient, elles, être regroupées avec les départementales. Pour ces scrutins-là, les habitants ne votent pas selon une donne idéologique, mais pour des élus de proximité.
Alors que les taux d’abstention sont aujourd’hui difficilement acceptables, ce nouveau calendrier électoral mobiliserait un certain nombre d’électeurs. Il redonnerait de la légitimité à des politiciens élus parfois avec seulement 20 % des voix… Autre avantage d’une telle réforme : les enjeux politiques régionaux et européens ne se télescoperaient plus avec les sujets locaux de proximité. Du coup, pas de risque de « Midterms » ! L’alternance permanente est dangereuse, les politiques publiques ne peuvent se construire seulement sur la base d’un vote sanction."

À SUIVRE. En 2021?... Déposée à l’automne 2015, la proposition de loi d’Yves Jégo, cosignée par plusieurs députés UDI et LR, n’a pas été examinée par le Parlement. Elle a néanmoins ouvert le débat sur une « rationalisation » du calendrier électoral. L'actuel exécutif, qui réfléchit à réunir en 2021 les municipales, départementales et régionales pour favoriser la participation, ne communique toutefois pas encore officiellement sur ce projet. Qui nécessiterait aussi de reporter les élections sénatoriales de 2020, la Haute chambre ne pouvant être renouvelée deux fois de suite par le même collège électoral...

Recevez vos newsletters gratuitement

FORMATIONS