Rassemblement de maires de l'AMRF, 8 octobre 2011, à Monts-sur-Guesnes (Vienne).
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579 241 élus locaux, est-ce trop ? Oui, a estimé le président de la République le 17 juillet lors de la première Conférence nationale des territoires. Deux députés, LR et PS, demandent à voir, alors que les effectifs de conseillers municipaux seraient prioritairement ciblés par l'exécutif.
« Le président devrait s’attaquer en priorité aux conseillers départementaux et régionaux »
Julien Aubert, député (LR) du Vaucluse, vice-président de la région PACA
[caption id="attachment_66766" align="alignleft" width="300"] Julien Aubert, député du Vaucluse[/caption]
" Emmanuel Macron a sans doute raison sur le principe, même si l’on peut regretter son ton poujadiste. Mais croire que cette mesurette répondra à la colère d’une partie des Français, pour qui les élus ne servent à rien, est erroné : cela me fait penser à un médecin qui chercherait à faire baisser la fièvre avant d’avoir diagnostiqué la maladie.
Réforme globale. S’il espère véritablement réconcilier les citoyens et la politique, le président de la République aurait tout intérêt à repenser de fond en comble la démocratie locale et à rendre effective la promesse de la décentralisation de rapprocher gouvernants et gouvernés. La diminution du nombre d’élus municipaux pourrait simplifier la composition des listes parfois pléthoriques.
Mais une véritable réforme en la matière consisterait à s’attaquer aux conseillers départementaux et régionaux. Outre de légères économies attendues, cela permettrait de fluidifier le fonctionnement d’assemblées beaucoup trop larges et d’amorcer une vaste réforme des collectivités. Il n’y a jamais eu autant de strates administratives en France. Que l’on parle du statut de l’élu ou de leur rémunération, il faut également tout remettre à plat.
« Un effet d’annonce populiste, alors que l’antiparlementarisme gagne chaque jour du terrain. »
Luc Carvounas, député (PS) du Val-de-Marne, maire d'Alfortville
"Je ne dénie pas à Emmanuel Macron son droit de vouloir baisser le nombre d’élus régionaux ou de rétablir les conseillers territoriaux. Il n’y aura pas mort d’homme, non plus, si le nombre d’élus repasse de 43 à 39 à Alfortville malgré la poussée démographique. Je n’y suis pas favorable, mais je reste prêt à en discuter si cela s’accompagne d’un véritable statut de l’élu, ou de moyens de formation et de travail supplémentaires. Le président de la République, qui n’a jamais été élu localement, ne doit simplement pas oublier qu’aux yeux des Français, le premier guichet républicain reste la mairie.
Economicisme. S’exprimer sur ce sujet sans dévoiler quelles strates seront concernées ressemble fort à un acte d’autorité. En l’état, j’ai du mal à y voir autre chose qu’un effet d’annonce populiste alors que l’antiparlementarisme gagne chaque jour du terrain au point de toucher désormais les maires. Je crains une stratégie économiciste visant, en réalité, à réduire le nombre de collectivités à moyen terme, en les forçant à fusionner après qu’elles aient été asphyxiées économiquement. Cette annonce n’est pas sans rapport avec les 13 milliards d’économies demandées le même jour aux collectivités."
À SUIVRE. Emmanuel Macron devra préciser l’objectif d’une telle mesure : économies ou efficacité ? Une diminution drastique du nombre d’élus municipaux aurait peu d’effet sur les finances de l’Etat puisque plus de 350 000 d’entre eux exercent leur mandat bénévolement. Contrairement aux élus intercommunaux (63 648), départementaux (4 108) et régionaux (1 910), tous rémunérés, et alors qu’une partie des conseillers régionaux siège dans des assemblées XXL (six régions dépassent les 150 élus) après des fusions réalisées à effectif constant.
vm84 - 13/09/2017 11h:43
Faut-il rappeler que la majorité des conseiller municipaux des petites communes sont bénévoles?Celà ne changera donc pas beaucoup en matière de budget, par contre certaines mairies devront embaucher pour pallier ce déficit de "main d'oeuvre" que représente ces conseillers.
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