Etre maire, la nouvelle ère

Aurélien Hélias
Etre maire, la nouvelle ère

100e congrès des maires

© P. Distel

Le 20 novembre s'ouvrira le 100e congrès des maires. Un événement d'importance pour l'AMF mais également un chiffre symbolique qui marque le basculement du mandat de maire dans une ère nouvelle, où la commune doit trouver sa place entre intercommunalités élargies et projets de communes nouvelles. Mais aussi dans ses relations avec un Parlement où ne siège plus aucun patron d'exécutif local...

L’année 2017 n’est pas achevée qu’elle marque déjà un tournant dans les relations entre l’Etat et les collectivités, et dans l’histoire récente des autonomies locales. Car les six mois écoulés ont amorcé une double mutation. Mutation politique, d’abord. Alors que les patrons d’exécutifs locaux n’ont plus accès au Parlement, pas même au Sénat, pourtant chambre des collectivités territoriales, voici que s’instaure une forme de cohabitation avec une majorité au niveau national quasiment absente des assemblées délibérantes locales. Mutation institutionnelle, ensuite, pour l’ensemble des élus du « bloc communal » qui ont vu cette année les frontières comme les compétences de leur communauté s’étendre.

Challenge. Clin d’œil de l’histoire, c’est aussi cette année que se tient le centième congrès des maires. L’AMF, qui a inscrit ce rendez-vous avec l’ambition de « réussir la France avec ses communes », sait les défis qui s’annoncent pour cette seconde partie du mandat municipal. Il va falloir digérer la nouvelle carte intercommunale, réinventer la relation commune-communauté, penser le partenariat ville-campagne, appréhender le fait métropolitain. Les maires ont la charge de lever les risques inhérents à ce nouveau paysage institutionnel, à l’image du potentiel « décrochage » des conseillers municipaux de leur EPCI ou de la perte, dans les communes, de l’ingénierie juridique et financière indispensable à tout projet territorial. Face à ce challenge, les équipes municipales, bien que désargentées, disposent tout de même d’outils, parmi lesquels les communes nouvelles semblent prometteuses. Aux exécutifs locaux aussi d’innover dans leur rôle d’employeur territorial afin d’adapter au mieux l’organisation de leurs ressources humaines aux nouveaux projets.

Nouveaux visages. A l’échelle nationale, la puissante AMF doit elle aussi se réinventer pour mieux asseoir sa relation avec l’Etat et le Parlement, s’appuyer sur son réseau départemental et faire cause commune dès qu’elle le peut avec les autres associations d’élus. Anciennes figures de l’AMF comme nouveaux visages devront réaliser cette mue de l’association centenaire pour mieux relever les défis de cette deuxième moitié de mandature qui pourrait bien s’étirer d’un an supplémentaire à en croire les rumeurs qui bruissent dans les couloirs de l’Elysée…
Bien plus qu’un anniversaire, ce centième congrès est une page qui se tourne dans le mandat des quelque 35 500 patrons d’exécutifs communaux. Et un changement de cap pour ces maires qui doivent mener à bon port leur territoire et leurs citoyens.

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