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71% de maires et d’adjoints jugent qu’il est plus difficile d’être maire en 2013 qu’en 2008, une proportion qui culmine dans les communes de moins de 500 habitants (79 %).
Cette complexité est d’ailleurs au cœur des explications des 18 % d’élus qui ne se représentent pas : la moitié (et 60 % dans les communes de moins de 500 hab.) cite, au choix, les lourdeurs administratives, le manque de moyens, l’exigence des administrés et la complexité de l’exercice du mandat pour justifier leur renoncement à repartir en campagne en 2014.
Et pourtant, malgré ce qui apparaît comme un fardeau technique et juridique de plus en plus lourd à porter, 60 % des élus se représenteront (61 % en novembre 2007, avant les élections de 2008), seuls 22 % restant indécis, et 18 % savent qu’ils ne se représenteront pas (contre 27 % en 2007).
Lien de confiance avec les administrés
Si cette volonté de « rempiler » est plus faible (56 %) dans les communes de moins de 5 000 habitants (contre 77 % au-delà de ce seuil), elle témoigne d’un investissement personnel tenace. Le phénomène de distanciation, souligné par plusieurs enquêtes d’opinions, n’est pas majoritairement ressenti : dans les communes de moins de 500 habitants, « seuls » 44 % observent une dégradation du lien de confiance avec les administrés. 64 % des élus de moyennes et grandes villes constatent cet affaissement.
Satisfaits ou non de cet indice de confiance sur le mandat 2008-2014, les élus sont nombreux à vouloir préserver (ou rétablir) ce lien particulier pour les six ans à venir : 64 % font de l’établissement « d’une relation de confiance avec leurs administrés » l’un des 5 enjeux (sur 9 proposés) les plus importants à relever.
Enfin, la fin annoncée du cumul des mandats influe sur la volonté de certains de ne pas se représenter : 31 % abandonnent leur siège par volonté de « laisser la place à un jeune » ou de « renouveler les équipes ». Un acte fort qui contraste avec la faible proportion de ceux quittant leur fonction dans l’intérêt de la parité : 2 % en moyenne et seulement 5 % pour les communes de plus de 1 000 habitants dans lesquelles les lois du 17 mai 2013 réformant les scrutins locaux prévoient pourtant des équipes d’adjoints obligatoirement paritaires !
Annie Genevard, députée-maire de Morteau (25)« Un mandat exigeant mais… »
« Le constat du baromètre peut paraître contradictoire. Le mandat de maire est en effet de plus en plus exigeant. Il demande des compétences accrues, il faut trouver des financements, bâtir des projets, répondre aux sollicitations individuelles sans perdre de vue l’intérêt général. Mais, autre visage de la responsabilité, c’est un mandat irremplaçable pour la variété des tâches, la qualité des contacts humains, l’autonomie de la décision. Avec le conseil municipal, on décide et on agit. On peut faire bouger les choses. Pas étonnant que les élus y soient très attachés. Il y a du bonheur à être maire ! »