Eric Gold, un meneur de jeu tout-terrain rejoint les ors du Sénat

Aurélien Hélias
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Marivie - 03/10/2017 20h:16

Quelle est sa profession ?

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Aurélien Hélias - 19/01/2018 15h:30

Professeur des écoles

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Bill - 04/04/2018 00h:13

Je connais très bien Éric pour avoir partagé beaucoup de chose dans l'enfance ,l'adolescence et le passage à l'age adulte. Je me souviens des nos parties de pêche dans ce ruisseau ruissellement sur notre commune taquiner la truite tôt le matin remontant le cours en espérant attraper la grosse qui souvent nous échappait,les matchs de basket, seule activité sportive de notre commune dans laquelle nous nous retrouvions entre potes tous formés au club prêt à mouiller le maillot pour nos couleurs et partager après le match un bon repas entre amis plein d'humilité d'humour et de joie.Nous nous appelons très souvent je suis très fier de lui de sa réussite car cette une personne qui le mérite il a une ouverture d'esprit très impressionnante bosseur dans l'âme il reste un type très simple et facile à aborder

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Eric Gold, un meneur de jeu tout-terrain rejoint les ors du Sénat

Eric Gold, nouveau sénateur (LREM) du Puy-de-Dôme

© Jacques Chabanne

Il est l'un des nouveaux sénateurs élus ce 24 septembre, sous les couleurs de la République en marche. Portrait d'Eric Gold, élu local du Puy-de-Dôme et qui s'était fait connaitre en pleine présidentielle pour son coup de gueule adressé à ceux de ses administrés qui avaient voté FN au premier tour de la présidentielle...

[Portrait publié dans le n°315 du Courrier des maires, septembre 2017]

Il a fait le buzz dans l’entre-deux-tours de la présidentielle. Un billet bien senti sur sa page Facebook pour critiquer la montée du FN dans sa commune et son canton, alors que la plupart des maires voisins préféraient se taire. Le texte est repris par « Le Canard Enchaîné », un coup de fil des Grosses Têtes sur RTL, et voilà Eric Gold qui sort de son anonymat auvergnat pour le haut du panier médiatique. Au milieu de l’avalanche de réactions haineuses de la « fachosphère », puis de messages - plus nombreux encore - de soutien, son abandon du mandat de maire de Saint-Priest-Bramefant (Puy-de-Dôme) pour mieux présider l’interco ne fait pas grand bruit…

Mais qui est donc Eric Gold sur le terrain ? « Un pur produit local », rétorque-t-il. Né à Vichy, l’hôpital le plus proche, il a grandi dans son village de 880 âmes, allongé sur la plaine de la Limagne sans bourg-centre, embrassé par la forêt de Randan et la rivière Allier. Passionné par cet environnement, il ne passe pas une semaine sans aller à la pêche, explorer les champs, photographier les oiseaux migrateurs, ou naviguer en canoë. « Depuis gamin, la rivière et la forêt sont mes terrains de jeu. L’Allier s’est déplacée et a laissé plein d’indices. Les arbres ont des formes particulières, ils racontent une histoire. Chaque fossé, chaque haie, dit quelque chose », raconte, intarissable, celui qui par deux fois a conduit son conseil municipal dans les méandres méconnus de l’Allier, entre Limons et Saint-Yorre, pour lui faire admirer la nature.

Maire grâce au basket

 Mais la vie à Saint-Priest, c’est surtout le basket. Et c’est via les parquets qu’Eric Gold est devenu conseiller municipal à 25 ans, en 1989 ; adjoint, trois ans plus tard, puis maire, en 1995. Au début des années 80, il participe à l’épopée de Saint-Priest en Nationale 3. « A l’époque, il y avait 250 licenciés sur 650 habitants. Nous étions très soudés, on jouait contre des équipes comme Clermont-Ferrand, Vichy, Châlons ou Bourg-en-Bresse. Les autres avaient du mal à trouver ce village qui n’apparaissait pas sur la carte ! Trente ans après, nous sommes toujours très proches », assure Eric Gold, qui n’a pas sa licence cette année, une première en plus de quarante ans.
Quinze jours avant l’élection municipale de 1995, feu le maire Robert Gaume, père d’un de ses coéquipiers, vient lui proposer d’être le quinzième homme de la liste, à la suite d’un faux-bond. « Tu es sympa, tu connais les jeunes, viens voir, je ne te demanderai jamais rien », lui lance-il. La vie du village l’intéressait, il répond présent.
Cette main tendue, Eric Gold l’offre à son tour six ans plus tard : « Je ne pensais pas être capable de jouer ce rôle. Eric est venu me voir et a su me convaincre », raconte Elisabeth Rigodiat, conseillère depuis 2001 et adjointe depuis 2008, première élue descendante d’une famille des gens du voyage. « Pour moi, c’est quelqu’un d’intelligent, gourmand de connaissances et prêt à les partager. Nous savions qu’il était capable d’aller plus loin que le mandat de maire », explique cette fille du pays qui dirige l’association gérant le schéma d’accueil des gens du voyage. « Nous sommes une des rares communes où il n’y a pas de rejet, au contraire. Ailleurs, c’est difficile, y compris dans des communes voisines. »

A l'offensive

Après les matches, Eric Gold enchaîne les mandats. Réélu trois fois sans liste d’opposition, il améliore son score à chaque scrutin : 90 %, 92 %, 94 %… Des « stats » de premier rang. La création de la communauté de communes des coteaux de Randan, en 2000, l’amène à prendre en charge l’habitat. En 2004, il est élu conseiller général, réélu depuis lors. « C’est un leader naturel, un bosseur, qui a des idées et montre l’exemple », assure Didier Chassain, maire de Mons. « Quand il était vice-président de la communauté, il est allé personnellement rencontrer un marchand de sommeil à Randan. Il a mis le pied dans la fourmilière et l’a convaincu de rénover ses appartements. »
Même écho au conseil départemental, dont il est depuis 2015 vice-président chargé des grands projets : la candidature de la chaîne des Puys et de la faille de Limagne au patrimoine mondial de l’Unesco, l’archéologie sur les sites arvernes et la valorisation de l’axe Allier. « Je lui ai confié ces dossiers car il a une grande capacité de travail, de dialogue et une vision globale des choses. C’est un esprit très ouvert, jamais doctrinaire, capable de dialoguer avec tous les partenaires. Il a d’ailleurs réussi l’exploit de devenir président d’une interco sur un territoire plutôt à droite », observe le président (PRG) du département, Jean-Yves Gouttebel.

S'adapter au terrain

Eric Gold a su dribbler les complexes découpages puydômois, ce qui relève du défi. Son canton fusionne avec celui de Châteldon et de Maringues ? Son binôme avec une élue voisine, Caroline Dalet (PG), gagne dès le premier tour. Sa communauté de communes fusionne avec deux autres ? Il est élu président pour sa « capacité à construire un territoire ». Pourquoi alors refuser de se présenter à la députation, alors qu’il a parrainé Macron et que LREM lui tend les bras ? « C’était un vote de raison, pas de passion. Sur la circonscription, Christine Pirès-Beaune (PS) a fait un bon travail, je ne me sens pas en mesure de faire aussi bien », assure-t-il.

Aujourd’hui, le périmètre du nouvel EPCI Limagne Bords d’Allier est à cheval sur deux cantons, donc deux binômes différents, et aussi sur deux circonscriptions. « Si même les élus s’y perdent, les citoyens ne peuvent pas s’y retrouver ! » peste Eric Gold. Malgré tout, l’élu truste le haut du classement électoral local grâce à la cohérence de son action. Bien à l’abri du tumulte médiatique.

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