Aux urnes, citoyens ?
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La troisième édition du Baromètre des élus locaux, réalisé par le Courrier des maires en partenariat avec Intériale Mutuelle, révèle qu'une grande majorité des répondants souhaitent briguer un nouveau mandat en 2014, malgré le regard inquiet qu'ils portent sur le contexte financier et institutionnel. La décentralisation est désormais perçue comme un affaiblissement de la commune. Et les responsabilités qui pèsent sur les épaules des maires rendent plus nécessaire encore, selon les élus ayant répondu à notre baromètre, un renforcement de leur statut.
A cinq mois des élections municipales, il est désormais temps pour les élus de décider s’ils veulent ou non poursuivre leur action publique locale. Une décision désormais prise par 78 % des membres d’exécutifs locaux, dont les trois quarts ont choisi de se représenter devant les électeurs.
Une proportion non négligeable à l’heure où, regardant dans le rétroviseur, les maires et leurs adjoints évoquent un mandat 2008-2014 assez difficile à mener, où leur influence sur nombre de politiques publiques locales s’érode selon eux. Mais leur confiance dans leur capacité à créer du lien social et à faire vivre la démocratie locale sur la commune les incite, pour une majorité, à briguer un nouveau mandat.
La décentralisation perd de son lustre
Et pourtant, le contexte institutionnel n’est pas favorable selon eux. La décentralisation, telle qu’elle est menée depuis trois ans, ne remporte guère l’assentiment des élus qui l’assimilent avant tout à un trop-plein de normes et à un affaiblissement croissant de la commune. Au point que beaucoup ne verraient pas d’un mauvais œil, si ce n’est la recentralisation de certaines compétences, du moins une pause dans la décentralisation... dont l'acte III est pourtant actuellement discuté au Parlement.
Ainsi l’expérience personnelle du mandat 2008-2014 les pousse à réclamer au plus vite un renforcement du statut de l’élu. Face à une fonction qu’ils savent lourde à porter, technique et aux responsabilités croissantes, les élus veulent plus que jamais être mieux préparés, formés et surtout protégés face aux risques juridiques qu’implique l’exercice d’une responsabilité exécutive locale. 70% classent le renforcement de leur protection juridique aux deux premiers rangs de leurs priorités pour une éventuelle réforme du statut de l’élu.
Investir, oui, mais pour préserver l'existant
Le droit à la formation apparaît comme la deuxième grande revendication, citée comme l'une des deux priorités par 33 % des répondants. Et à cette revendication s’en ajoute une autre, liée, du moins pour les salariés : l’accroissement du crédit d’heures pour élus ayant ce statut « au civil » (33 % aussi en font l’une de leurs deux priorités).
Les difficultés à boucler les budgets 2012 et 2013 ont aussi renforcé leur conviction que le mandat à venir ne sera pas celui des grands investissements, mais plutôt celui d’une gestion au cordeau face à la baisse des dotations en 2014 et 2015. Le prochain mandat verra des élus gestionnaires, soucieux d’entretenir et de préserver les services et les équipements existants, plutôt que des élus « grands bâtisseurs ».
Pour une interco… limitée
Le Baromètre 2013 du Courrier est aussi l’occasion de prendre le pouls des maires sur le fait communautaire, appelé à être renforcé par l’actuelle réforme de décentralisation. Ainsi, alors qu’est évoquée par le législateur l’élection au suffrage universel direct des élus communautaires en 2020 pour les métropoles, 55 % y sont opposés. Ils sont encore plus nombreux (62 %) à ne pas vouloir entendre parler de transfert automatique de l’élaboration du plan local d’urbanisme (PLU) aux intercommunalités, pourtant prévu par la loi Duflot.
Enfin, même s’ils déplorent une perte d’influence sur le développement local de l’emploi, une moitié des élus souhaite s’engager dans le dispositif des contrats d’avenir. 47 % jugent d’ailleurs que l’emploi sera l’un des 5 thèmes prioritaires de la campagne et 83 % qu’il fera partie des cinq défis les plus importants à relever pour les six années à venir.
Ballo - 14/09/2014 11h:04
Ah les maires de France c'est toute une histoire. Là aussi il est impossible de réformer. Le cumul de mandats, un seul mandat possible, plus de rémunération pour les communes de moins de 3000 Habitants, obligation du bilan complet, y compris les rémunérations des élus chaque année ouvert à tous dans les mairie. On est encore loin du compte. Passer de 37000 communes à 8000 .
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