projet-atd-zero-chomage-longue-duree
Dix mois après la publication des décrets autorisant l’expérimentation du dispositif « Territoires zéro chômeur de longue durée », l’heure est au premier bilan. Neuf entreprises à but d’emploi (EBE) ont déjà été créées ; 200 CDI ont été signés. L’objectif est d’atteindre 2 000 emplois d’ici à cinq ans.
Réunis à l’Assemblée nationale dans le cadre de leur AG annuelle, les membres de l’association « Territoires zéro chômeur de longue durée » (TZCLD) avaient tous à cœur de partager leurs expériences et leurs espoirs. Car, après des années d’attente et de lobbying, ce n’est qu’en février 2016 que le projet imaginé par Patrick Valentin d’ATD Quart-Monde était enfin voté à l’unanimité à l’Assemblée et au Sénat ! Décrets signés fin juillet, appel à candidatures lancé au cours de l’été, sélection en novembre des dix territoires expérimentateurs et, enfin, création des premières Entreprises à but d’emploi (EBE) en février 2017 : le calendrier a été mené au pas de charge ces derniers mois.
Des idées simples
Un activisme à la hauteur sans doute des attentes que suscite ce projet, qui promet d’éradiquer le chômage de longue durée. Avec une idée simple : il existe dans les collectivités de nombreux besoins économiques non couverts, des travaux qui peuvent donc être assumés par des chômeurs de longue durée. Pour financer ces nouveaux emplois, il s’agit de réorienter les différentes aides (Pôle emploi, RSA, formations, aides diverses) distribuées par l’Etat, les organismes sociaux et les collectivités. Bref, embaucher ces chômeurs deviendrait plus rentable que de les subventionner.
Dix zones « de petite taille » (rurales, urbaines ou mixtes) ont été sélectionnées (métropole européenne de Lille, Colombelles dans le Calvados, Pipriac et Saint-Ganton en Ille-et-Vilaine, Mauléon dans les Deux-Sèvres, Thiers dans le Puy-de-Dôme, Jonques dans les Bouches-du-Rhône, Villeurbanne dans le Rhône, communauté de communes Entre Nièvre et forêts dans la Nièvre, communauté de communes Pays de Colombey et du Sud Toulois en Meurthe-et-Moselle, et Paris 13e) pour expérimenter le dispositif. Ainsi, neuf d’entre elles ont déjà créé leur EBE et ont embauché « de 3 à 30 personnes », détaille David Chiron du réseau national.
200 emplois dans les interstices économiques
Le nombre de CDI ainsi créés s'élève à 200. « Les travaux réalisés sont aussi divers que les besoins exprimés sur les territoires (aide à domicile, cours, travaux de bûcheronnage), poursuit David Chiron, l’essentiel étant de ne pas entrer en concurrence avec les entreprises locales. Nous nous situons vraiment dans les interstices économiques. » Ces travaux – parfois réalisés en dessous du prix du marché – peuvent être exécutés au profit des particuliers, des collectivités, voire des entreprises du secteur.
« Ces chiffres semblent modestes comparés à notre objectif de 2 000 emplois, lance Patrick Valentin, mais nous préférons avancer doucement et stabiliser ces emplois. Ce n’est pas si simple pour une entreprise locale d’agréger 30 CDI d’un coup. » Et ce dernier d’enfoncer le clou : « On pourrait avoir la tentation d’être dans une logique comptable, de rendre des comptes chiffrés, mais il faut aussi nous laisser le temps de travailler. »
Lever les freins, faire vivre le consensus
Il faut dire que, dans les territoires expérimentateurs, l’implantation de ces EBE est loin d’être un long fleuve tranquille. Cette journée de travail a été l’occasion pour les porteurs de projet (associatifs ou élus) de décrire les freins et les peurs à lever pour la réussite du dispositif. Et Agnès Thouvenot adjointe au maire de Villeurbanne de décrire : « Cela n’a rien à voir avec ce qu’on fait d’ordinaire, ce n’est pas de la démocratie participative ni de la concertation, c’est autre chose. De la co-construction, mais pas de principe… en vrai ! La fabrique du consensus n’est pas un résultat homologué, c’est un processus que l’on travaille tout au long du projet, d’ailleurs je parlerais plus de coalition que de consensus. »
A Villeurbanne, rare aire urbaine à avoir été sélectionnée, les douze premiers CDI ont été signés en mars. Il y en aura 40 d’ici à septembre. L’association TZCLD espère que les remontées de terrain des dix territoires expérimentateurs, couplées à celles de la centaine de territoires « volontaires » – engagés sur le projet et se préparant activement – permettront le vote en 2019 d’une nouvelle loi qui créera cette fois-ci « un droit d’option » ouvert à tous.
baladra - 29/05/2017 14h:04
mon épouse au chômage a 65 ans que lui proposerez vous ? elle aussi va t'elle payer de sa personne les incohérences d'une gestion de la France par des élus incompétents c'est quoi cette phrase zero chomeurs de longue durée ? JE PREFERAI LIRE ZERO PARADIS FISCAUX ! ou plus d''optimisation fiscale vous n'auriez pas besoin de courir après de pauvres gens !
Répondre au commentaire | Signaler un abus