Emmanuel Macron lors de son allocution du 28 octobre 2020
© Capture Elysee
Le chef de l'Etat a annoncé mercredi soir un reconfinement d'au moins cinq semaines à partir de vendredi. Différence de taille avec le premier confinement du printemps : les écoles primaires, collèges et lycées continueront d'accueillir les élèves. Le télétravail devient la règle, sauf attestation contraire des entreprises.
« 527 de nos compatriotes décédés la veille, [...] 3000 personnes en réanimation, soit plus de la moitié des capacités nationales ». D’emblée Emmanuel Macron a fait usage de chiffres pour donner à voir la gravité de la situation… et préparer l’annonce d’une reconfinement de cinq semaines, justifié « par une deuxième vague qui, nous le savons désormais, sera, sans doute, plus dure et plus meurtrière que la première ». « Quoi que nous fassions, près de 9000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises », a insisté le président de la République.
Attendue, l’annonce du reconfinement n’est intervenue qu’a mitan de l’allocution d’Emmanuel Macron qui a pris soin de lister toutes les demi-mesures entendues ici ou là cette semaine pour mieux justifier qu’il n’allait pas les retenir. Laisser le virus circuler ? « A très court terme cela signifie le tri entre les patients à l’hôpital. Et d’ici quelques mois c’est au moins 400 000 morts supplémentaires à déplorer. Jamais la France n’adoptera cette stratégie ». Confiner les seules personnes à risque ? Insuffisant car « nos aînés comme les personnes vulnérables, ont souvent besoin d’une assistance extérieure pour leurs soins, leur ménage, la livraison de leurs repas » et « le virus se développe et développe des formes graves chez les plus jeunes ». Faire le pari de tout miser sur la stratégie du « Tester, alerter, protéger » ? « Nous avons aujourd’hui entre 40 000 et 50 000 contaminations quotidiennes dépistées, sans doute en réalité le double. Ce système n’est plus efficace, et d’ailleurs aucun pays européen ne le retient plus aujourd’hui ». Augmenter nos capacités de réanimation ? L’effort en cours pour stocker médicaments, réanimateurs, respirtareurs et former des infirmiers « n’est pas suffisant face à cette vague. Ce n’est pas en quelques mois que nous pourrons créer véritablement une capacité totalement différente ».
Cinq semaines de confinement
C’est donc un reconfinement qui débutera jeudi soir à minuit, avec retour des attestations limitant les sorties aux achats de premières nécessité, aux consultations de santé et des sorties limitées à un rayon d’un kilomètre et dans la limite d’une heure. « Tout le territoire national est concerné, avec des adaptations pour les seuls départements et territoires d’outre-mer ».
« Comme au printemps, les réunions privées en dehors du strict noyau familial seront donc exclues, les rassemblements publics seront interdits, et vous ne pourrez pas vous déplacer d’une région à l’autre, a-t-il poursuivi, à l’exception des retours de vacances de la Toussaint, et donc il y aura une tolérance durant ce week-end de retour pour que chacune et chacun puisse revenir de son lieu de vacances, pour que les familles puissent s’organiser ».
Les élèves sur les bancs de l'école, lycéens compris
Différence de taille par rapport au premier confinement : les élèves continueront à être scolarisés in situ, jusqu’au lycée. « Nos enfants ne sauraient être durablement privés d’instruction, d’éducation, de contact avec le système scolaire. Trop de conséquences, trop de dégâts, en particulier pour les plus modestes. Les crèches, les écoles, les collèges et les lycées demeureront donc ouverts avec des protocoles sanitaires renforcés ». En revanche, « les facultés et établissements d’enseignement supérieur assureront à l’inverse des cours en ligne ».
Autre différence : les Ephad et maisons de retraite « pourront être visités » pour éviter « de nouveaux drames humains », dans le strict respect des règles sanitaires. « Je souhaite aussi que les personnes en situation de handicap puissent bénéficier des souplesses dont elles sont besoin », a ajouté Emmanuel Macron.
Un télétravail fortement incité
« Partout où c’est possible, le télétravail sera à nouveau généralisé », a-t-il poursuivi, laissant entendre que les salariés ne pouvant travailler à distance devront se munir d’uen attestation en ce sens de leur employeur.
Les commerces non essentiels, les établissements recevant du public, notamment les bars et restaurants, seront totalement fermés. Toutefois, davantage de secteurs seront exemptés : « l’activité continuera avec plus d’intensité. Les guichets des services publics resteront ouverts. Les usines, les exploitations agricoles, les Bâtiments et Travaux Publics continueront de fonctionner ».
Des clauses de revoyure toutes les deux semaines
Autant de mesures qui seront appliquées dans la nuit de jeudi à vendredi, « a minima jusqu’au 1er décembre ». Seul – maigre – espoir pour les commerçants de pouvoir remonter leur rideau avant cette date : « tous les quinze jours, nous ferons le point sur l’évolution de l’épidémie et déciderons, le cas échéant, de mesures complémentaires. Et nous évoluerons alors si nous pouvons alléger certaines contraintes en particulier sur les commerces ».
Dès ce jeudi, le Gouvernement doit détailler les mesures lors d’une conférence de presse à 18h30 peu après que le Parlement aura débattu du principe du reconfinement, une séance qui se concluera par un vote dans l'hémicyle du Palais-Bourbon.
Les maires sollicités pour aider les plus âgés… et les plus jeunes
« Nous avons besoin de nos élus, nos maires ont joué un rôle essentiel et je les salue, a glissé le chef de l’Etat. Maires, présidents et présidentes d’intercommunalités, de métropoles, élus de terrain, nous allons avoir besoin de vous de manière encore accrue, pour proposer et aller plus loin en matière de prévention mobiliser nos associations pour accompagner les personnes les plus isolées, les moins bien informées et assurer la bonne application des mesures prises ».
Puis le chef de l’Etat y a ajouté la nécessité pour les élus de s’assurer de la bonne application des règles et gestes barrières « que ce soit près de nos jeunes dans le temps périscolaire ou pour accompagner les personnes les plus vulnérables ou les plus âgées ». On se souvient que Jean Castex avait suscité une certaine polémique en appelant les maires à renforcer le périscolaire pour éviter les interactions avec les grands-parents, sans évoquer des moyens humains ou financiers complémentaires pour ce périscolaire renforcé…
julie - 21/11/2020 20h:45
je suis couturière et je n'ai pas le droit d'ouvrir contrairement a certains https://www.arsenevalentin.com/blog/re-confinement-arsene-valentin-continue-son-activite-n3 il faudrait qu'on m'explique je suis écœurée
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