Allocution d'Emmanuel Macron le 16 mars
© capture vidéo Elysée
Outre les annonces à effet quasi-immédiat dont le retour obligatoire de tous les écoliers et collégiens en classe dès le 22 juin, le chef de l’Etat a esquissé un été de consultations politiques et sociales tous azimuts. Entre les lignes, c’est un vaste mouvement de décentralisation et de déconcentration qui est annoncé car « tout ne peut être décidé si souvent à Paris ».
Crèches, écoles et collèges recevant tous les enfants de manière obligatoire dès le 22 juin, restaurant et cafés rouvrant dès demain en Ile-de-France, deuxième tour des municipales confirmé pour le 28 juin, visites autorisées dans les ehpads : Emmanuel Macron avait décidé d’ouvrir son allocution par des annonces simples et claires dimanche à 20h face aux revendications pressantes des Français. Des libertés retrouvées rendues possibles car « à partir de demain [lundi 15 juin], tout le territoire, à l'exception de Mayotte et de la Guyane, où le virus circule encore activement, passera en zone verte ».
Mais ces annonces aussi attendues soient-elles n’ont finalement tenu qu’une place limitée dans les 20 minutes d’allocution d’un chef de l’Etat décidé à se projeter rapidement dans la nouvelle priorité : « accélérer la reprise ». Constatant « des failles, des fragilités : nos lourdeurs d’organisation, nos inégalités sociales et territoriales », Emmanuel Macron assure vouloir « tirer toutes les leçons de ce que nous avons vécu ». « Notre première priorité : reconstruire une économie forte, écologique, souveraine », a développé le président de la République. « La seule réponse est de bâtir un modèle économique durable, plus fort, de travailler et de produire davantage », a-t-il développé, en excluant pour cela toute augmentation de la fiscalité.
"Libertés et des responsabilités inédites" promises au plus près du terrain
Dans l’esprit du chef de l’Etat, la reconstruction ne sera pas uniquement économique, mais aussi politique et institutionnelle. Rappelant que la Convention citoyenne pour le climat doit bientôt rendre ses travaux, que les présidents des trois chambres – Assemblée Sénat et Cese - sont missionnés pour « proposer quelques priorités susceptibles de rassembler le plus grand nombre », Emmanuel Macron a affiché un objectif : « bâtir de nouveaux équilibres dans les pouvoirs et les responsabilités ». « L’organisation de l’Etat doit profondément changer, tout ne peut être décidé si souvent à Paris. Face à l'épidémie, les citoyens, les entreprises, les syndicats, les associations, les collectivités locales, les agents de l'Etat dans les territoires ont su faire preuve d'ingéniosité, d'efficacité, de solidarité », a-t-il plaidé dans une esquisse d’un approfondissement prochain de la décentralisation et de la déconcentration. D'ores-et-déjà, le président de la République a prévu de recevoir les représentants de Régions de France ce lundi 15 juin et ceux de l'Assemblée des départements de France (ADF) mercredi 17 pour de premières consultations avec les associations d'élus.
C’est donc un été studieux qui s’annonce pour les différentes forces vives de la Nation à qui le chef de l’Etat dit vouloir faire « davantage confiance. […] je veux ouvrir pour notre pays une page nouvelle donnant des libertés et des responsabilités inédites à ceux qui agissent au plus près de nos vies. Liberté et responsabilité pour nos hôpitaux, nos universités, nos entrepreneurs, nos maires et beaucoup d'autres acteurs essentiels. » Et le locataire de l’Elysée de donner rendez-vous pour une nouvelle allocution « en juillet pour préciser ce nouveau chemin lancé » et « lancer les premières actions ».