Marianne
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La seconde salve de l'enquête du Cevipof montre un regain du nombre de maires décidés à rempiler pour un nouveau mandat. Mais derrière ces nouvelles statistiques, de nombreuses questions restent en suspens s'agissant de l'attrait pour le mandat de maire, de conseiller municipal... et pour la vitalité de la campagne électorale.
Oubliée, la crise des vocations : un maire sur deux (48,7 %) est désormais certain de se représenter et aurait ainsi recouvert d'un drap pudique son blues de début d'année. Ils ne seraient « que » 28 %, selon la dernière enquête du Cevipof, à fermement vouloir rendre leur écharpe, un chiffre proche de l'élection 2014 (27 %). Mais il reste encore quatre mois d'ici les municipales de mars 2020. Et sauf à croire que les 23 % d'indécis aiment tous se faire désirer, une partie d'entre eux devrait aussi, in fine, renoncer à concourir, amenant plus d'un maire sur trois à abandonner de lui-même son fauteuil...
Adversité limitée
Est-ce si grave ? interrogeront, faussement naïfs, les promoteurs de nouveaux visages à la tête des hôtels de ville. Le renouvellement n'a rien de gênant en soi, bien entendu. Sauf qu'il y a tout ce qu'esquissent ces chiffres derrière les pourcentages.D'abord, ce regain d'enthousiasme des édiles pour un nouveau mandat ne présage en rien de la vitalité démocratique de la campagne : pour un maire qui décide, plus ou moins enthousiaste, de se représenter, combien d'adversaires, de listes de candidats en face de lui pour faire de ce moment un véritable moment de débat sur l'avenir de la commune ? L'intérêt des campagnes locales ne dépend pas uniquement de la volonté du premier magistrat de se succéder à lui-même, mais bien de la confrontation de différents projets entre eux.
Listes à boucler
Ces statistiques ne disent rien, non plus, du souhait des équipes municipales : le maire peut se représenter, il se sentira bien seul, affaibli, si plus de la moitié de son équipe décide de ne pas rempiler. Plusieurs observateurs privilégiés de la vie politique, nationale comme locale, prédisent la plus grande difficulté pour les maires - ou aspirants - à compléter leurs listes dans les villages et petites villes. Sans agiter le spectre, limité, de communes sans candidat - elles étaient 63 en 2014 dont une seule de plus de 1 000 habitants -, celui de nombreuses listes incomplètes reste une hypothèse qu'il ne faut pas balayer, même au regard du moindre nombre de communes, du fait des fusions en communes nouvelles.