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© BesançonAcadémie
Rendu obligatoire par la loi sur la Refondation de l’école de la République (loi Peillon) en juillet 2013, le parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) est aujourd’hui mis en œuvre sur les territoires. La députée Sandrine Doucet a dressé le 8 février le bilan de ces pratiques. En ressort une constante : l’EPCI est la bonne échelle de réflexion.
Huit déplacements en région en huit semaines, plus de 300 entretiens : la députée PS de Gironde a sondé la loi sur le parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC), et comment « ce concept » prenait vie concrètement sur le terrain (le rapport est à lire ici). Le but ? Tirer le meilleur parti des expériences réussies afin de dresser une feuille de route visant à améliorer les pratiques.
Le PEAC pour corriger les inégalités
Et l’étude de ce PEAC n’est pas anecdotique. Car derrière cette notion d’accès à la culture un peu vague, se cachent depuis toujours de grandes inégalités.
« En matière d’éducation culturelle et artistique, il existe aujourd’hui trois temps, constate Patrick Bloche député de Paris et président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, le temps scolaire, le temps périscolaire – issu de la réforme Peillon- et le temps extra-scolaire ; les deux premiers temps ont donc pour ambition de compenser le dernier temps, qui est le plus inégalitaire, car il dépend entièrement des réalités vécues par les enfants à la maison ». Etudier le PEAC n’est donc pas neutre.
Aller chercher certains territoires
Dans sa lettre de mission, Sandrine Doucet précise qu’elle devait mettre l’accent sur les quartiers prioritaires de la ville, mais la députée a élargi son champ d’action aux zones rurales (Cantal) et périurbaines (communauté d’agglomération Porte de l’Isère), parfois oubliées des politiques publiques.
Premiers constats de la députée : « On ne part pas de rien, il existe sur nos territoires des structures pionnières, nées il y a 30 ou 40 ans sous l’impulsion notamment de la politique menée par Jack Lang ; on peut donc s’appuyer sur ces vaisseaux-amiral mais ils aspirent aussi à passer le relais ». A cela s’ajoute les « fortes inégalités territoriales. Et il faut arrêter de subventionner des territoires par habitude – les quartiers prioritaires ont paradoxalement des savoir-faire avérés et une capacité à faire comprendre leurs problématiques. »
Bref, selon Sandrine Doucet, il faut donc changer de regard et littéralement « aller chercher les territoires les plus éloignés de ces bonnes pratiques en raison de situation géographique ou à cause d’un manque d’impulsion politique ».
L’interco pour décloisonner et fédérer
Quant à savoir quelle est la bonne échelle d’action pour une mise en œuvre efficace de ce parcours, la réponse apportée est double. Elle repose d’abord sur l’EPCI au pilotage : « Nous avons pu observer de façon claire et partagée que l’intercommunalité correspond à ce territoire de projet au sein duquel le PEAC est le plus souvent en mesure d’être le mieux co-construit. Ce niveau d’intervention permet de décloisonner pour penser le PEAC dans le temps : de l’école primaire jusqu’au secondaire, dans et hors de l’école, avec les établissements culturels et tous les partenaires artistiques et de l’éducation populaire et socio-culturelle. La loi NOTRe a accru la place et le rôle des intercommunalités et leur vocation à animer des politiques territoriales horizontales et transversales et de proximité en partenariat avec l’ensemble des autres collectivités publiques », peut-on lire dans le rapport.
En clair, une organisation qui part de la salle de classe et qui remonte jusqu’au projet de territoire.
« Afin de ne pas rajouter encore au millefeuille territorial, je préconise de travailler ces questions dans le cadre des contrats locaux et des contrats de ville pour les QPV » détaille Sandrine Doucet.
Un comité interministériel « pour un regard plus injonctif »
Seconde facette de la même pièce : un conseil interministériel en surplomb. « Il est aussi nécessaire qu’il y ait une vision descendante, explique la députée de Gironde, en partant du Premier ministre entouré d’un comité interministériel, et ce afin de donner un cadre d’action au comité de pilotage territorial qui s’articule en région sous l’autorité du préfet ». Et cette dernière d’ajouter : « pour aller chercher certains territoires, il nous faut aussi un regard plus injonctif ».
Si l’objet de ce rapport n’était pas de dresser un bilan financier de ces PEAC, la députée de Gironde a néanmoins insisté sur leurs coûts « accessibles » - « on peut faire des choses avec 10 euros par élève comme à la Communauté Porte de l’Isère » - et sur la volonté politique des acteurs rencontrés : « on parle beaucoup de contrainte budgétaire, moi j’ai surtout rencontré des gens soucieux de réussir à s’entendre et à débattre ».
cirefice - 01/03/2017 18h:51
bonjour, pourquoi rien ne vient en echo de PACA? quel est le positionnement de la région et de la DRAC ainsi que des départements (le Var par exemple) face à ces dispositifs? Les acteurs artistique et culturel du territoire sont disponibles et organisés pour agir mais si esseulés! comment rejoindre les personnes clefs de ces dispositifs?
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