Domination masculine et sociale parmi les adjoints des villes moyennes

Martine Kis

Une étude met au jour le processus de hiérarchisation des délégations municipales et le poids du « filtrage social » selon l’âge, le sexe et la profession.

La plupart des attributions les plus élevées au sein des conseils municipaux des villes moyennes sont massivement confiées à des hommes de plus de 40 ans, cadres ou exerçant une profession intellectuelle supérieure, indique une étude publiée le 20 janvier sur metropolitique.eu.

Selon cette étude menée par un universitaire de Strasbourg, Michel Koebel, si le maire "occupe la place la plus prestigieuse et cumule le plus de pouvoir", c'est le portefeuille des finances qui est considéré comme le plus important puisqu'il est attribué "dans 47,5 % des cas au premier adjoint".

En second rang se trouve la délégation à l'urbanisme et aux travaux (à 27,3 % au 1er adjoint), devant les ressources humaines, souvent combinées avec les affaires générales, puis les affaires sociales et la culture.

Par ailleurs, les maires PS ont un taux de féminisation de 43 % pour les deux premiers adjoints contre 30 % chez les maires de droite.

L'exception : les affaires sociales
Au plan de la division sexuelle du travail exécutif, "le constat est sans appel" quant à la "force de la domination masculine", affirme Michel Koebel. Ainsi, en dehors du sport, la plupart des attributions les plus élevées dans la hiérarchie municipale sont confiées à des hommes et à l'inverse les moins convoitées aux femmes, à l'exception des affaires sociales, massivement occupées par des femmes.

L'étude porte sur un échantillon de 894 adjoints de 79 villes moyennes (les 27 villes de 60 000 à 80 000 habitants et un échantillon aléatoire de 50 villes – parmi les 492 existantes – de 10 000 à 20 000 habitants à partir du Répertoire national des élus (ministère de l'Intérieur, 2010) complété par les données de sites internet et d'enquêtes par téléphone en 2012 et 2013.

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