Chefs d’administration : la parité mal en point
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Une étude menée par le CNFPT sur les directeurs généraux de service (DGS) des trois niveaux de collectivité territoriale montre partout, après les dernières élections, une régression de la parité. A constater également, l’attrait accru de ces postes auprès des fonctionnaires d'Etat, d'autant plus que l'on monte en strate administrative.
La parité sera pour une autre fois : 88% des postes de directeur général des services sont tenus par des hommes ; 91% même dans les départements, longtemps fiefs quasi exclusivement masculins du côté des élus.
A l’occasion des renouvellements électoraux dans les différentes strates de collectivités, et donc de mutation parmi les DGS, on pouvait pourtant attendre un meilleur taux de féminisation, parallèlement aux avancées de la parité dans les exécutifs, voulue par la loi.
Ce constat découle d’une étude réalisée par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) auprès des 209 villes de plus de 40 000 habitants, des départements et des régions, à la suite des élections locales.
L’impact des élections municipales
66% des équipes municipales ont été réélues, soit un taux d’alternance de 34%. Le nombre de villes dont le DGS est parti est pourtant supérieur à ce taux, puisqu’elles sont 53% dans ce cas.
Une majorité des DGS, 89, a effectué une mobilité suite aux élections ; 21 autres ont fait valoir leurs droits à la retraite, que la municipalité ait été réélue ou non.
Evolution notable : parmi les DGS de communes, le nombre de contractuels et de fonctionnaires d’Etat augmente pour chacun de 2%, alors que les territoriaux passent, logiquement, de 83% à 79% du total.
Quant à la parité, elle a diminué d’un mandat à l’autre, les femmes DGS passant de 26 à 25.
Les élections départementales
Gros chamboulement du côté des départements après les élections des 22 et 29 mars 2015 : 36 départements changent de couleur politique, 15 changent de président en conservant la même tendance politique. Conséquence : 52 DGS sur 100 changent soit d’exécutif soit de projet politique (un département reste à ce jour sans DGS).
La mobilité a concerné 46% des DGS, soit 47 départements ; 10 DGS ont fait valoir leurs droits à la retraite. Parmi les 37 DGS qui ont quitté leur fonction, 22 étaient en situation d’alternance politique, 10 effectuent une mobilité malgré le maintien de leur président. Cinq avaient changé de président, mais de même couleur politique.
52% des DGS de départements sont des territoriaux, contre 26% de fonctionnaires d’Etat et jusqu’à 20% de contractuels. Avec donc 91% d'hommes.
Les élections régionales
Difficile de tirer des conséquences de la mobilité des DGS régionaux alors que, suite aux fusions, 17 présidents de région seulement ont été désignés. Le CNFPT hésite d’ailleurs à tirer des conclusions des 10 régions qui n’ont pas bougé, ce faible nombre relevant plutôt des cas individuels que de la rigueur statistique.
Quelques constats peuvent cependant être soulignés. La parité, ici aussi, est mal en point, avec 88% d’hommes contre 85% avant les élections. Trois mois après les élections, on constate une nette prédominance des fonctionnaires de l’Etat (65%) par rapport aux territoriaux (29%).
Une évolution qui semble correspondre à un attrait accru des régions chez les hauts fonctionnaires, dont le poids politique s’affirme, alors que les fonctions régaliennes souffrent du retrait de l’Etat.