Rénovation urbaine, construction de logements
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[Mise à jour le 30 juillet 2014] Le deuxième plan national de rénovation urbaine (PNRU 2), portant sur la période 2014-2024, va cibler 150 à 200 quartiers, parmi une liste de 1 300, en conjuguant renouvellement urbain, cohésion sociale et développement économique.
L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) traverse « une période charnière », commente son président Michel Delebarre, lors d’une rencontre avec la presse. Les calendriers des deux PNRU vont en effet se chevaucher : « Nous devons achever le PNRU 1((500 quartiers bénéficient du PNRU 1, qui porte sur la période 2003-2014. Les travaux du PNRU 1 sont engagés à 90 % et réalisés à plus de 50 %. Les engagements doivent être finalisés d’ici 2015, pour une fin de travaux d’ici 2020. Selon le ministère de la Ville, 1,7 milliard d'euros de subventions d'Etat restent à dépenser, sur les 12 milliards prévus.)) et amorcer le virage vers la nouvelle politique de la ville. Nous aurons à cœur de mener un partenariat renforcé avec les collectivités locales. »
« Première liste ». Le 29 juillet, le ministère de la Ville a indiqué dans un communiqué qu’« une première liste des quartiers qui bénéficieront de ce nouvel investissement de la collectivité publique, à hauteur de 5 milliards d'euros dans les 10 prochaines années, sera connue dès le 7 octobre prochain ». Ces quartiers seront au nombre de « 150 à 200 », a précisé à l'AFP l'entourage de la ministre des Droits des femmes et de la Ville Najat Vallaud-Belkacem. Des quartiers où plus de la moitié de la population vit avec moins de 11 250 euros par an (60% du revenu médian national).
Coconstruction avec les élus
C’est en effet une des nouvelles orientations fixées par la loi de programmation pour la ville et de la cohésion urbaine, adoptée le 21 février dernier : l’accent est mis sur la coconstruction de la politique de la ville avec les élus, qui restent les porteurs de projets, mais aussi avec les habitants. Bonne nouvelle : la volonté est là, du moins du côté des élus locaux. « Nous rencontrons actuellement de nombreux élus qui souhaitent impulser des projets », assure Pierre Sallenave, directeur général de l’Anru.
Le nouveau PNRU sera doté de 5 milliards d’euros, qui seront abondés par une enveloppe de 15 milliards apportés grâce à un effet levier, provenant des régions, des bailleurs sociaux, de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah), des promoteurs privés… Pierre Sallenave s’est déclaré tout à fait confiant sur le bouclage du budget, précisant que « Action Logement a témoigné de sa volonté de participer massivement au financement ».
La « concentration urbaine de pauvreté », unique critère retenu
Autre évolution importante enregistrée par la réforme de la politique de ville : un nouveau mode d’identification des quartiers prioritaires. C’est désormais un critère unique, la « concentration urbaine de pauvreté », soit le niveau de revenus des habitants, qui est prise en compte.
A partir de là, le ministère de la Ville a défini 1 300 quartiers prioritaires éligibles au PNRU 2, dont la liste a été dévoilée lors des Journées d’échanges de la rénovation urbaine (JERU), les 17 et 18 juin, à Paris.
200 quartiers « cœurs de cible »
Sur cette liste, l’Anru va sélectionner, à l’automne, 150 à 200 quartiers qui seront les « cœurs de cible » du PNRU 2 : « Il s’agit des quartiers qui cumulent des difficultés sociales et d’importants dysfonctionnements urbains, et qui ont le plus besoin de la solidarité nationale », explique Pierre Sallenave.
Ces 200 quartiers vont capter 80 % des investissements. En complément, au plan local, d’autres quartiers pourront solliciter, auprès des préfets, délégués territoriaux de l’Anru, un plan d’aides pluriannuel pour faire face aux difficultés qu’ils rencontrent. Mais les modalités de ces interventions restent à préciser.
Des contrats de ville intercommunaux
Les contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) vont céder la place aux « contrats de ville », qui représenteront en quelque sorte la commande politique des villes, pointant les faiblesses du quartier concerné : habitat, services de la petite enfance, lien social, activités commerciales...
Afin d’agir sur différents leviers – éducation, emploi, santé, sécurité, justice, transport –, les contrats de ville seront signés à l’échelle intercommunale. Dans une seconde étape viendront les conventions de renouvellement urbain, conclues entre les collectivités et l’Anru, qui déclineront les travaux à réaliser.
Guide méthodologique
La politique de la ville « nouvelle génération » a à cœur de conjuguer renouvellement urbain, cohésion sociale mais aussi développement économique. « Il convient de mettre en place une activité commerciale répondant aux besoins de la population et d’accompagner les nouvelles activités, insiste Pierre Sallenave. Ce qui suppose de mener au préalable un diagnostic économique ». Un guide méthodologique a été édité à cet effet.
Autre préoccupation de l’Anru pour ce deuxième PNRU : la diversification sociale dans l’habitat. D’où la volonté de nouer des partenariats avec les promoteurs privés pour attirer de nouveaux habitants dans ces quartiers.
Le calendrier du PNRU 2
– Juin 2014 : présentation par la ministre Najat Vallaud-Belkacem, lors des JERU, de la liste des 1300 quartiers éligibles.
– Automne 2014 : sélection par l’Anru des 200 quartiers prioritaires.
– Fin 2014- avril 2015 : élaboration puis signature des contrats de ville au niveau intercommunal pour ces 200 quartiers.
– A partir de fin 2015 : signature des conventions de renouvellement urbain, qui déclineront les programmes opérationnels.
– 2017-2018 : phases de travaux, qui s’étaleront jusqu’en 2025.
katric - 24/03/2015 22h:51
Bonsoir, je voudrais savoir quels seront éventuellement prochainement les bâtiments qui seront démolis à Epinay sur Seine dans le quartier d'Orgemont dans le cadre du Plan Renouvellement Urbain 2; cordialement.
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