Des maires désemparés face à une précarité qui s'aggrave - Enquête de l'APVF

Une enquête de l'Association des petites villes de France (APVF), rendue publique le 6 février 2012, tire la sonnette d'alarme sur les difficultés des maires à intervenir dans le champ social, alors que la précarité de leurs administrés empire de manière très préoccupante.

Points très noirs : le logement et l'emploi,

Les élus interrogés soulignent le rôle indispensable joués par les centres communaux d'action sociale, à l'heure où une proposition de loi en discussion au Parlement pourrait les rendre facultatifs.

L'enquête révèle que 78% des maires interrogés ont constaté une montée des phénomènes de précarité au cours des derniers mois, 56% faisant même état d'une montée importante. Les domaines de l'action sociale qui posent le plus de difficultés sont l'accompagnement vers l'insertion et l'emploi, ainsi que le logement.

Entrer en contact avec les plus pauvres

Les maires de petites villes mettent surtout en avant les difficultés pour entrer en relation avec les personnes en difficulté, ainsi que les difficultés à réunir les financements nécessaires pour la conduite des actions sociales de leur commune. Près de 7 maires sur 10 jugent ce financement préoccupant ou très préoccupant.

Ils sont également nombreux (63 %) à constater une baisse du soutien financier de la caisse d'allocations familiales (CAF). Et 24 % ne l'ont pas encore observée mais estiment qu'elle est à prévoir.

L'affaiblissement du soutien du département paraît moins ressenti. 18 % des maires le jugent toutefois important. Et 37 % des maires interrogés prévoient un affaiblissement dans les mois à venir.

Indispensables CCAS

L'étude souligne aussi l'attachement aux centres communaux d'action sociale (CCAS) (seuls 2 % des communes dont les maires ont été sondés n'en disposent pas).
83% des élus interrogés considèrent qu'une telle structure est indispensable pour garantir aux administrés un égal accès à leurs droits sociaux.

Un sujet d'actualité, puisque la proposition de loi de simplification des normes applicables aux collectivités locales du sénateur (UMP) Eric Doligé doit être examinée en séance publique mercredi 15 février. Ce texte vise à supprimer l'obligation pour les communes de disposer d'un CCAS et autorise celles qui le souhaiteraient à dissoudre leur CCAS et à exercer en direct les missions de ce dernier.

Le niveau intercommunal peu plébiscité

Parmi les élus dont la commune est membre d'une communauté de communes ou d'une communauté d'agglo, 2/3 (67 %) n'envisagent pas de transférer la compétence action sociale à leur intercommunalité. Et seuls 12 % projettent un tel transfert. Pourtant, pour 46 % des édiles questionnés par l'APVF, la création d'un centre intercommunal d'action sociale (CIAS) se justifie d'abord par la possibilité d'agir sur un bassin de population permettant une véritable surface d'action et d'assurer une complémentarité avec l'échelon communal.

Cette enquête a été réalisée en ligne, du 1er au 21 décembre 2011, auprès d’un échantillon de 200 personnes, représentatif des maires de communes de 2. 500 à 20.000 habitants.

Un article d'Agathe Vovard

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