Patrick Devedjian
© VV
Le président des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian n’est pas le seul édile à succomber du coronavirus. Au fil des jours, la liste des élus victimes de l’épidémie s’allonge. Chargés de maintenir le contact avec la population, les élus locaux paient un lourd tribut à la crise.
Le personnage n’avait rien de consensuel. La vague d’émotion que provoque sa disparition en dit d’autant plus long. Avec le décès du patron des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian (LR), les Français constatent que le fléau n’épargne personne. Et surtout pas les élus. Ces dernières semaines, des édiles ont sacrifié leur santé, leur vie parfois, pour maintenir le lien avec leur population.
L’adjoint au maire de Chécy (8 700 hab., Loiret), Luc Tafforeau, a été le premier élu à succomber du coronavirus, le 23 mars. Depuis, deux premiers magistrats de villages en sont également morts : Jacques Lajeanne, 81 ans, à Beurez-Bauguay (130 hab., Côte-d’Or) et François Lantz, 74 ans, du côté de Saint-Nabor (500 hab., Bas-Rhin).
Lire aussi : Ils tenaient des bureaux de vote le 15 mars et ont été contaminés…
La présidente d’Aix-Marseille-Provence, candidate à la mairie phocéenne, Martine Vassal est également atteinte. Cela a été le cas aussi du patron du Grand Est, Jean Rottner, et de celui de la métropole de Nice-Côte d’Azur, Christian Estrosi, ainsi que du premier magistrat de Fontenay-aux-Roses, Laurent Vastel. Tous trois vont mieux.
Difficile distanciation sociale
Mais cette vague de contamination pose question. Selon André Laignel, numéro 2 de l’Association des maires de France, elle serait supérieure à la moyenne nationale. Rien d’étonnant, a priori à cela. Beaucoup d’élus locaux ont battu la campagne des municipales jusqu’au bout. Jusqu’à l’avant-veille du scrutin, les rassemblements de moins de 500 personnes étaient encore admis. L’assistance se pressait autour des édiles à la fin des meetings.
Lire la suite sur le site de la Gazette des communes
L'hommage de Dominique Bussereau au patron des Hauts-de-Seine
"Un ami riche d’idées et de propositions, un talentueux défenseur de la décentralisation, un grand président de département qui continua, après Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy, à faire des Hauts-de-Seine un laboratoire des innovations, des impossibles devenus possibles". Ainsi le patron de l'Assemblée des départements de France et de Charente-Maritime Dominique Bussereau a-t-il souhaité rendre hommage à son homologue des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, mort dans la nuit de samedi à dimanche du covid-19. "Sa volonté d’unir son département avec les Yvelines aura été un de ses derniers grands projets", rappelle le patron de l'ADF, saluant la mémoire "un fin penseur du libéralisme et de la politique".