Christophe Borgel, député socialiste : "Nous sommes dans une logique de rassemblement de la gauche"

Martine Kis

Député de la Haute-Garonne, Christophe Borgel, secrétaire national du PS en charge des élections, ne craint pas l'influence du climat national sur le résultat des élections municipales.

Le Courrier des maires : Le Parti socialiste a-t-il déjà lancé la campagne des municipales ? Quel est son calendrier ?l

Christophe Borgel (photo). Le PS a lancé la préparation des élections municipales depuis longtemps. Précisément, dès le 18 juin 2012, au lendemain des législatives, lorsque j'ai demandé une analyse électorale des villes de plus de 10 000 habitants. Fin 2012, nous avons préparé le calendrier de la désignation des candidats.

Début octobre 2013, les têtes de liste seront désignées. Puis, fin novembre, les militants voteront pour les listes, en ratifiant les propositions faites par les têtes de liste.

Ce sera le cas général. Il y aura deux autres possibilités. Dans une cinquantaine de villes, il sera procédé à une désignation anticipée, parce que le maire ne se représente pas, que c'est une ville de droite, qu'il y a deux candidats et qu'il ne faut pas laisser traîner les tensions. Dans trois villes, Marseille, Aix-en-Provence et Le Havre, et peut-être quelques autres, seront organisées des primaires pour la désignation de la tête de liste.

Avez-vous déjà élaboré des thèmes de campagnes ?

Ch. B. Nous aurons une réflexion nationale sur ce que l'on peut dire, sachant que, dans le cas d'une élection locale, une plateforme nationale a peu de sens. Il y aura une réflexion entre le PS et la FNESER, présidée par Pierre Cohen, maire de Toulouse.

Quelle sera votre stratégie d'alliance ?

Ch. B. Nous sommes dans une logique de rassemblement de la gauche, le plus large possible dans le plus d'endroits possible. Je conçois que ce ne soit pas possible partout. Mais j'ai dit, devant le comité national du PS, que nos partenaires ne peuvent choisir l'autonomie quand l'alliance les dérange et le rassemblement quand cela les arrange.

Pensez-vous que le contexte de crise et de défiance vis-à-vis de la majorité pèsera sur le résultat des municipales ?

Ch. B. L'ambiance nationale va jouer. Mais je ne crois pas au continuum entre les mauvais sondages nationaux et les mauvais résultats locaux. Aux élections municipales, le choix est d'abord local, non national. Un maire solide sur son bilan, avec de l'énergie, une vision, sera difficile à battre. Le contexte national donne d'autant moins les clés que la décentralisation est installée au cœur de la vie du pays, c'est un mouvement long, ancré dans la vie des concitoyens.

La prise en main d'un nombre croissant de compétences par l'échelon municipal se traduira par de plus en plus de débats sur les projets, indépendamment du contexte national.”

L'intercommunalité jouera-t-elle un rôle dans la campagne ?

Ch. B. Tout dépendra de la réalité de l'intercommunalité sur le terrain. Elle peut jouer un rôle dans le cadre de la campagne du "patron" de la ville-centre. Sinon, elle est souvent gérée en commun par des équipes de bords politiques différents. Ce n'est pas simple à articuler avec l'action municipale. Les maires vont éclairer leur campagne avec ce projecteur. Mais il n'y aura pas de campagnes projet intercommunal contre projet intercommunal.

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