© ville d
Pris en étau entre les ministres de l’Intérieur et de la Cohésion des Territoires, le maire d’Angers proche d’Edouard Philippe cherche à imprimer sa marque sur son cabinet.
C’est un scénario, si ce n’est inédit, tout du moins rare, dans un casting gouvernemental. Ministre chargé des Collectivités territoriales, Christophe Béchu se retrouve entre le marteau et l’enclume, sous la double tutelle du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la titulaire du portefeuille de la Cohésion des Territoires et de la Transition écologique, Amélie de Montchalin. Ainsi, en ont décidé Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
Ce n’était pas le cas, par exemple, de son plus immédiat prédécesseur Sébastien Lecornu entre 2018 et 2020. Ce dernier ne dépendait que de la ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, Jacqueline Gourault. Christophe Béchu, lui, est implanté place Beauvau, dans le bureau occupé auparavant par la ministre chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa. Seul proche d’Edouard Philippe et seul patron d’exécutif local au sein de l’équipe gouvernementale, il se retrouve dans la sphère d’influence du ministre de l’Intérieur.
Une première depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Sous François Hollande, comme durant le premier quinquennat Macron, la personnalité à la tête du secrétariat d’Etat ou du ministère chargé des Collectivités territoriales n’était pas déléguée auprès du ministre de l’Intérieur.
Toujours maire
Christophe Béchu devra aussi composer avec la ministre de la Cohésion des territoires et de la Transition écologique, Amélie de Montchalin. « Je ne sais pas si je suis sous tutelle ou sous surveillance », a-t-il commenté devant les fonctionnaires de la place Beauvau, dixit l’édition du 1er juin du Canard Enchaîné.
Une position un brin instable dans un paysage politique de plus en plus flou. Selon les derniers sondages, la fédération macroniste Renaissance n’est plus assurée de décrocher la majorité à l’Assemblée nationale aux législatives à venir. Dans ces conditions, Christophe Béchu, jeune ministre, mais vieux routier de la politique, s’attache à en dire le moins possible sur ses desseins. Pas question d’ouvrir une brèche à ses adversaires sur une cure d’austérité des collectivités au lendemain du scrutin. Lors de sa première intervention médiatique, le 1er juin sur Public Sénat, Christophe Béchu a aussi botté en touche dès qu’il a été question des contours du conseiller territorial. Un élu à la fois conseiller départemental et conseiller régional qu’Emmanuel Macron souhaite instaurer.
Selon le quotidien Ouest France, Christophe Béchu va garder ses mandats à la tête de sa ville et de sa communauté urbaine jusqu’au second tour des législatives, le 19 juin.
Lire la suite sur le site de la Gazette des communes