Changer la ville en marchant : le regard des femmes

Changer la ville en marchant : le regard des femmes

Marche exploratoire des femmes dans le quartier du Nouveau Mons

© Ville de Mons-en-Baroeul

Les marches exploratoires de femmes coordonnées dans douze villes de France par le réseau France médiation font l'objet d'une présentation synthétique du Commissariat général à l’égalité des territoires.

Les « diagnostics en marchant » mis en œuvre dans le cadre de la gestion urbaine de proximité (GUP) ont été marqués jusqu’ici par une faible place donnée aux habitantes : peu représentées dans le déroulement des visites, les femmes y expriment moins que les hommes leurs constats et leurs attentes.

C’est précisément à cette carence que remédient les marches exploratoires coordonnées par France médiation((Acteur de la médiation sociale, l'association "France Médiation, réseau d'acteurs de la médiation sociale" a été créée le 19 mai 2008, par des structures de médiation sociale souhaitant continuer la dynamique engagée lors des travaux de recherche sur l'évaluation de l'utilité sociale de la médiation sociale.)) : les femmes ont une pratique spécifique de l’espace urbain, du fait des rôles qui leur sont traditionnellement impartis (garde des enfants et organisation de leurs activités, courses...) et de leur exposition, particulièrement marquée, aux risques de harcèlement de rue.

Veiller à l'accessibilité des espaces publics

Aussi, une rue, une gare ou une station de métro, une galerie commerciale, un parking, un jardin ou une place doivent-ils être accessibles à tous et toutes. Veiller à l’accessibilité des espaces publics suppose une adaptation constante des aménagements et des dispositifs de sécurité. C’est l’un des principaux objectifs poursuivis par les marches exploratoires des femmes.

Leurs propositions, loin de ne concerner qu’elles-mêmes, sont de nature à bénéficier à toutes les catégories de la population.

L'expérimentation conduite par France médiation se déroule dans 12 villes
Amiens (80) Pierre Rollin
Arcueil (94) Jean Macé
Avignon (84) La Barbière
Bastia (2B) Lupino
Bordeaux (33) Les Aubiers
Creil (60) Plateau Rouher
Lille (59) Faubourg de Béthune
Mons-en-Barœul (59) Nouveau Mons - 4 secteurs
Montreuil (93) La Noue
Paris 20e Hauts de Belleville
Rennes (35) Maurepas
Saint-Étienne (42) Montreynaud

Caractéristiques de l’expérimentation

  • renforcer la place des femmes dans la démocratie participative locale et l’espace public ;
  • améliorer l’environnement urbain des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) en prolongation des diagnostics en marchant, qui ont également pour objet d’améliorer l’habitat et le cadre de vie des habitants ;
  • favoriser l’utilisation du numérique comme outil de citoyenneté ;

Réalisée sur une journée par l’ensemble des acteurs locaux (bailleurs, élus et services municipaux, services de l’Etat, associations locales, représentants des habitants), elle est actualisée chaque semestre.

A savoir. Près d’une femme sur trois éprouve un sentiment d’insécurité dans son quartier, contre moins d’une femme sur cinq dans les agglomérations environnantes.
Les femmes se sentent particulièrement exposées dans la rue et les transports en commun, avec la peur fréquente d’être suivies, de subir des agressions, des menaces ou des vols. Ce sentiment d’insécurité les conduit fréquemment à éviter ou déserter les espaces publics, à restreindre leurs activités et leur participation à la vie collective.

A noter. La part des familles monoparentales atteint 24,1% dans les QPV contre 15,7% dans les autres quartiers ; dans la plupart des cas, ce sont les mères qui sont à la tête de ces familles (88,6% dans les QPV, 87,1% dans les unités urbaines environnantes).

Recevez vos newsletters gratuitement

FORMATIONS