Petite ville
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De même que les métropoles ne vont pas s’effondrer du jour au lendemain, les territoires qui leur font face ne vont pas bénéficier d’un coup de baguette magique d’un massif exode urbain. L'opportunité est là mais les obstacles à surmonter avant de transformer l’essai d’un rééquilibrage du territoire restent nombreux.
La fin des métropoles, vraiment ? Au printemps dernier, un an après l’irruption du Covid-19, le « Courrier des maires » interrogeait longuement élus et universitaires sur la capacité de ces très grandes villes à se réinventer. La crise sanitaire avait non seulement questionné leur densité, mais aussi remis en cause leur modèle de développement et jusqu’à leur gouvernance. En cette rentrée, c’est en quelque sorte le deuxième volet de notre enquête sur un éventuel réaménagement du territoire que nous vous proposons. Quelle voie emprunter pour les petites et moyennes villes ? Quid des campagnes et zones rurales isolées ? Et des centres-bourgs et communes de deuxième et troisième couronnes ? Bref, pour tous ces territoires non métropolitains qui espèrent bien tirer parti du fait que les grandes agglos soient devenues moins glamour…
L’heure de la réflexion. De même que les métropoles ne vont pas s’effondrer du jour au lendemain, les territoires qui leur font face ne vont pas bénéficier d’un coup de baguette magique d’un massif exode urbain, formule aussi séduisante sur le papier qu’encore non démontrée… Certes, les opportunités sont là : démographiques, commerciales, et même industrielles, souligne Louis Gallois dans l’interview qu’il accorde au « Courrier ». Mais les obstacles à surmonter pour les élus restent nombreux avant de transformer l’essai d’un rééquilibrage du territoire souhaité par tous mais dont la définition précise achoppe encore...
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A l’heure où les candidats, déclarés ou putatifs, à la présidentielle jouent déjà des coudes et casent stratégiquement dans leurs interventions médiatiques leur passion pour « les territoires » ; à l’heure où la foire d’empoigne entre parlementaires repart de plus belle pour savoir quel niveau de collectivité obtiendra telle compétence ou telle coprésidence des bras armés de l’Etat territorial, ne gagnerait-on pas à parler davantage aménagement du territoire que mécanique technocratique ? A explorer les voies d’un développement plus harmonieux de l’Hexagone plutôt que l’épaisseur souhaitée de chaque couche du millefeuille administratif ? A dessiner les contours idéaux de ces petites villes, de ces bourgs ruraux, plutôt qu’à raturer de nouveau la carte administrative à coups de créations de collectivités à statut spécial ? C’est du moins le débat que nous souhaitons insuffler afin que la « cohésion des territoires » soit au cœur de la réflexion politique dans les mois à venir, et non plus uniquement l’objet d’un simple intitulé ministériel.