Certification des comptes des collectivités locales : avis aux candidatures pour l'expérimentation !

Aurélien Hélias
Certification des comptes des collectivités locales : avis aux candidatures pour l'expérimentation !

Comptes, finances

© Phovoir

L'exécutif a annoncé le 25 février le lancement de l'expérimentation de la certification des comptes des collectivités volontaires prévue par la loi Notre. Les candidates ont jusqu'au 8 août pour se faire connaître et entamer un processus qui les emmènera, sous l'égide de la Cour des comptes et des chambres régionales, à une certification de leurs comptes des exercices 2020 à 2022.

Le principe en avait été acté par l’article 110 de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Notre) : l’expérimentation de la certification des comptes des collectivités territoriales et de leur groupements.

Un peu plus de six mois après la parution de la loi au Journal officiel, les ministres des Finances, Michel Sapin, des Collectivités territoriales, Jean-Michel Baylet, et le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, ont annoncé le 25 février le lancement de l’expérimentation.

Comme prévu, l’expérimentation  sera conduite sous l’égide de la Cour des comptes en liaison avec les chambres régionales des comptes. Les candidatures doivent être déposées avant le 8 août 2016.

Pour les trois ministres, il s’agit « d’établir les conditions nécessaires à la certification des comptes du secteur public local », au même titre que les comptes de l'Etat et de la sécurité sociale aujourd'hui et « que ceux d'un nombre croissant d'établissements publics nationaux ».

Le gouvernement veut y voir « un signal fort, notamment vis-à-vis des partenaires externes de la collectivité, sur la capacité de celle-ci à maîtriser ses risques en matière de production des comptes », en sus d’une « assurance raisonnable sur la fiabilité de l’information financière afférente à la collectivité concernée », ainsi fournie aux élus et administrés.

Un renforcement de la crédibilité externe

Quelles raisons pourraient pousser les collectivités à se porter candidates ? Pour la DGCL et la DGFIP, la démarche permet six avancées :

  • une meilleure traçabilité des opérations ;
  • une modernisation des systèmes d’information financière ;
  • une connaissance actualisée du patrimoine et des engagements ;
  • une gestion plus performante ;
  • un renforcement de la crédibilité externe ;
  • une assurance sur la fiabilité de l’information donnée aux citoyens ou à leurs représentants.

Et « les collectivités participantes bénéficieront pendant les premières années de diagnostics effectués sous l’égide des juridictions financières », plaident les deux directions.

Un calendrier qui s'étale jusqu’à 2023

Les modalités et calendrier de l’expérimentation sont déjà connus. Après clôture des candidatures au 8 août 2016, les ministres chargés des collectivités et des comptes publics arrêteront la liste des collectivités retenues « au second semestre 2016 ». L’entrée dans l’expérimentation est matérialisée par la signature d’une convention entre l’exécutif de la collectivité et le premier président de la Cour des comptes.

« A compter de l’exercice 2017 et jusqu’au dépôt des comptes de l’exercice 2019, les juridictions financières accompagneront les collectivités expérimentatrice » et « une offre de services spécifique », gratuite, sera proposée par la DGFIP pour ces collectivités.

A l’issue de cette phase, « des commissaires aux comptes réaliseront des certifications préparatoires sur les comptes des exercices 2020, 2021 et 2022 », indiquent DGCL et DGFIP, le choix du commissaire aux comptes relevant de la collectivité après appel d’offres.

Au niveau national, un bilan intermédiaire de l’expérimentation sera réalisé en 2018 et un bilan final en 2023. Les deux feront l’objet d’un rapport du gouvernement au Parlement, intégrant les observations des collectivités concernées comme celles de la Cour des comptes.

Certifier n'est pas juger de l'opportunité !

A l’occasion de cet appel à candidatures, les deux directions en profitent pour rappeler des éléments importants quant à la nature de la certification des comptes, qui constitue « une opinion écrite et motivée sur les comptes d’une entité qu’un tiers indépendant formule sous sa propre responsabilité » et fournit in fine « une assurance raisonnable de la conformité des états financiers […] aux règles et principes comptables applicables ».

Surtout, DGCL et DGFIP précisent ce que la certification… n’est pas : « La certification ne dispense pas les entités de prévoir les contrôles internes nécessaires à une information financière fiable et de chercher à maîtriser les risques qui s’attachent à leur activité. La certification n’a pas non plus pour finalité de se prononcer sur la situation financière des entités concernées, ni sur la régularité et la performance de leur gestion au regard de l’image qu’en donnent leurs comptes annuels. Il ne s’agit pas davantage de réaliser un contrôle budgétaire ou de juger les comptes et de mettre en jeu la responsabilité du comptable sur la régularité formelle des opérations ».

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