Ce que change la loi "Pélissard-Sueur" du 29 février 2012

La loi du 29 février 2012 assouplissant la refonte de la carte intercommunale résulte d'une proposition de loi du président de l'Association des maires de France Jacques Pélissard (UMP) et reprend plusieurs propositions formulées par le sénateur Jean-Pierre Sueur (PS), auteur d'une proposition de loi "portant diverses dispositions relatives à l'intercommunalité" adoptée au Sénat en novembre 2011.

La loi "Pélissard-Sueur" promulguée au "Journal officiel du 1er mars, modifie les articles 60 et 61 de la loi n°2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales.

1 -  Nouvelle date butoir : le 31 décembre 2012

Dans les départements n'ayant pas adopté de schéma départemental de coopération intercommunal (SDCI), les préfets peuvent, par arrêté pris avant le 31 décembre 2012, définir tout projet de périmètre d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (article 60 modifié).

Ils doivent au préalable recueillir l'avis de la commission départementale de coopération intercommunale (CDCI). 
Celle-ci dispose de trois mois, à compter de sa saisine, pour se prononcer.
A défaut de délibération dans ce délai, l'avis est réputé favorable.

2 - Pouvoirs des préfets 

A défaut de schéma arrêté, les préfets peuvent proposer, par arrêté pris avant le 31 décembre 2012, après avis de la CDCI (article 61 modifié):

  • la dissolution de tout syndicat de communes ou syndicat mixte prévu au même article L5711-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT).
  • la modification du périmètre de tout syndicat de communes ou syndicat mixte prévu à l'article L. 5711-1 du
  • la fusion de plusieurs syndicats de communes ou syndicats mixtes prévus au même article L5711-1.

Dans ces trois hypothèses, la CDCI dispose de trois mois pour se prononcer, à compter de la date de sa saisine. Faute de délibération dans ce délai, l'avis est réputé favorable.

3 - Dérogations

Le texte comporte plusieurs dérogations à l'objectif de réduction du nombre de syndicats intercommunaux.

L'exception s'appliquera en cas de fusion entre deux communautés de natures différentes et dans les domaines des écoles préélémentaires ou élémentaires, de l'accueil de la petite enfance et de l'action sociale.

  • L'application des règles limitant le nombre de délégués et de vice-présidents de communautés est reportée à l'après-élection municipale de 2014.
  • En matière de pouvoirs de police, si un ou plusieurs maires des communes concernées se sont opposés au transfert de leurs pouvoirs de police, le président de l'EPCI peut renoncer, dans certains domaines, à ce que les pouvoirs de police spéciale des maires des communes membres lui soient transférés de plein droit. Il en est de même en matière de gestion des déchets ménagers lors d'un transfert des pouvoirs de police au président d'un groupement de collectivités territoriales autre qu'un établissement public de coopération intercommunale. A cette fin, ils notifient leur opposition au président du groupement de collectivités territoriales. Il est alors mis fin au transfert pour les communes dont les maires ont notifié leur opposition (lire  les précisions de l'AdCF).

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