Saint-Pol-sur-Mer, petite ville de 21 000 habitants nichée entre Dunkerque et Grande-Synthe est le théâtre du récit du journaliste. Entre barres d’immeubles et cité-jardin cheminote, Antoine Tricot raconte le quotidien et l’histoire de ces « banlieues » semblables à d’autres mais trop souvent caricaturées.
A l’issue de deux années passées dans deux quartiers populaires de Dunkerque (Nord), Antoine Tricot donne à voir le quotidien de ces zones urbaines « en dehors de l’image qu’en donne le JT de 20 H ». « J’ai essayé de comprendre comment fonctionnaient ces quartiers et comment leurs images dans l’imaginaire des personnes que j’interviewais pouvait être aussi différentes : la fierté pour le quartier cheminot et le mépris pour la barre HLM construite dans les années 1970 », raconte le journaliste sur son site dédié.
« Sans sensationnalisme ni misérabilisme », le reportage au long cours de celui qui est originaire du Cantal nous fait redécouvrir ces lieux rarement observés et souvent incompris. C’est toute la force de ce livre qui aurait sans doute pu être écrit dans nombre d’autres agglomérations si inégalitaires.
« Cheville ouvrière », Creaphis Editions, 413 pages, 12 euros.