Michel Delebarre
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La défaite de Michel Delebarre (photo) à Dunkerque est la seule d’un président d’association d’élus, en l’occurrence celle des communautés urbaines (Acuf). Mais la non-candidature d’autres présidents d’associations (Daniel Delaveau, AdCF ; Michel Destot, AMGVF), associée aux défaites de certains responsables clés et au futur passage à droite de nombreuses grandes agglomérations, devrait renouveler la gouvernance de plusieurs associations d’élus, en premier lieu celles du bloc urbain.
C’était le seul président d’association d’élus en ballotage défavorable après le premier tour : la sanction est définitivement tombée pour Michel Delebarre (PS), qui perd son siège de maire de Dunkerque, donc celui de président de la communauté urbaine.
Le maire socialiste, en place depuis vingt-cinq ans, a été battu dimanche 30 mars 2014 au second tour au profit de son ancien adjoint aux sports, Patrice Vergriete (DVG), qui a obtenu 55,52 % des voix. Avec seulement 26,26 % des voix, le maire sortant, président de l’Association des communautés urbaines de France (Acuf), est tout de même élu au conseil municipal et au conseil communautaire.
Autre association d’élus intercommunaux, l’AdCF devrait voir son bureau largement remanié en 2014, par la défaite de plusieurs de ses représentants. Mais aussi car de nombreux patrons d’exécutifs intercommunaux ne se représentaient pas. A commencer par le président de l’association et de Rennes métropole, Daniel Delaveau (PS). Président de la communauté de communes des Coteaux du Layon et président délégué de l’AdCF, Michel Piron (UDI) avait également choisi de ne pas briguer de nouveau mandat à Thouarcé (Maine-et-Loire). Idem pour l’UMP Dominique Braye (secrétaire national de l’AdCF) qui ne se représentait pas à Buchelay et qui quittera donc prochainement la présidence de la communauté d'agglomération de Mantes-en-Yvelines (Camy).
A l'AdCF, défaites pour Estelle Grelier et Gérard Gouzes
Dans le Loiret, le sort d'Orléans avait été scellé dès le 1er tour avec la victoire sans appel de l'UMP Serge Grouard, reconduit avec 53,65% des voix. Cette victoire, qui permet à sa liste de remporter 44 des 55 sièges de la commune et de s’assurer ainsi de 27 des 34 sièges de la communauté d’agglomération, devrait aussi permettre au 5e de la liste, Charles-Eric Lemaignen (UMP)de de conserver la présidence de la communauté d'agglomération Orléans Val de Loire. Et peut-être de briguer, demain, la présidence de l’AdCF, lui qui en est aujourd’hui le vice-président aux finances.
Gérard Gouzes (PS, Union de la gauche) devrait probablement quitter la présidence de la communauté d'Agglomération Val de Garonne. Car même s’il est élu au conseil communautaire, il perd la mairie de Marmande au profit de Daniel Benquet (Divers droite), 54,% des voix au second tour contre seulement 37,03% pour le maire PS sortant, qui présidait la CA depuis 1994.
A Fécamp, Estelle Grelier accède au conseil municipal…, mais la liste qu’elle menait au second tour pour prendre la succession de Patrick Jeanne échoue avec 39,61 % des voix, contre 52,81 % à la liste d’union de la droite menée par Marie-Agnès Poussier-Winsback. Si Estelle Grelier parvient à accéder au conseil municipal, la députée devrait perdre selon toute vraisemblance la présidence de la communauté de communes de Fécamp qui reviendra à la nouvelle maire UMP.
Jo Spiegel (PS) avait lui été déjà réélu à la tête de sa mairie de Kingersheim (Haut-Rhin) dès le premier tour le 23 mars dernier, à la tête d’une liste Divers gauche. De quoi conserver la présidence déléguée de la communauté d'agglomération de Mulhouse Sud Alsace, même si la victoire à Mulhouse de la liste UMP du maire sortant Jean Rottner devrait permettre à la droite de conserver la tête de l’EPCI, assumée par Jean-Marie Bockel.
Françoise Gatel (UDI) avait été réélue dès le premier tour de Châteaugiron (Ille-et-Vilaine) avec 76,28 % des voix), plus grande commune de la « Comcom » du Pays de Châteaugiron. L’élue devrait donc conserver la présidence de l’EPCI.
Les « historiques » de l'AMF sont réélus
A l’AMF, on savait déjà le président, Jacques Pélissard, et son premier vice-président délégué, André Laignel, assurés d’un nouveau mandat depuis leur victoire dès le premier tour. Le trésorier général de l’AMF, Jean-Launay (PS), ne briguait, lui, pas de nouveau mandat à Bretenoux, mais un simple mandat de conseiller municipal… qu’il n’obtient finalement pas.
A noter par ailleurs, que parmi la longue liste des vice-présidents (pas moins de 21 !) de l’AMF, deux résultats symbolisent le basculement à droite d’un grand nombre de communes : si Philippe Laurent (UDI) a conservé sa mairie de Sceaux au second tour avec 53,49 % des voix pour sa liste d’Union de la droite, c’est dès le premier tour du 23 mars que le député-maire PS de Chalon-sur-Saône, Christophe Sirugue (Saône-et-Loire), a perdu son siège.
On sait aussi désormais que le secrétaire général de l’Association des maires de France, André Rossinot (UDI), qui ne se représentait pas à la mairie de Nancy après trente et un ans de mandat, conservera la présidence de la communauté urbaine de Nancy, puisque son successeur désigné pour la mairie, Laurent Hénart, l’a emporté avec 52,91 % des voix. Les deux hommes formaient un « ticket » dans lequel la présidence de la CU était promise à André Rossinot. Cinquième de la liste, André Rossinot devrait aisément se faire réélire à la tête de l’interco, puisque sa liste seule envoie déjà 25 conseillers dans une assemblée qui compte 80 sièges.
La présidence d'une union des grandes agglomérations pour André Rossinot ?
De quoi également viser la présidence de l’Acuf, dont il est vice-président, étant donné la chute à Dunkerque du président de l’association, Michel Delebarre, et le probable passage à droite de nombreuses communautés urbaines (Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, Marseille). André Rossinot (photo ci-contre) peut même viser la présidence de la future association unifiée fusionnant Acuf et Association des maires de grandes villes (AMGVF), dont il est également secrétaire général.
Le président de l’AMGVF, Michel Destot (PS), ne briguait pas de quatrième mandat à Grenoble, bien que présent, pour le symbole, en dernière position sur la liste Union de la gauche conduite par Jérôme Safar, jusqu’alors 1er adjoint de la ville. Mais cette liste de la majorité municipale se voit doublée par la liste Europe Ecologie les Verts soutenue par le Front de gauche d’Eric Piolle : 40,02 % des voix contre 27,45% pour la liste Safar.
Un président d'association élu à l’unanimité...
Dans le Lot à Figeac, le président de l’Association des petites villes de France (APVF), Martin Malvy (PS), candidat en 3e position de la liste d’Union de la gauche, obtient un nouveau mandat de conseiller municipal puisque sa liste l’emporte contre deux autre listes avec 43,37 % des voix. Son futur successeur à la tête de l’association, Olivier Dussopt (PS), avait été réélu à Annonay dès le premier tour.
A noter, enfin, que parmi 11 candidats élus dès le premier tour, obtenant chacun la majorité absolue des suffrages exprimés dans cette commune de moins de 1 000 habitants, Vanik Berberian (Modem), président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), a été reconduit vendredi 28 mars, à l’unanimité du conseil municipal, dans son mandat de maire de Gargilesse-Dampierre, dans l’Indre.